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De la mode, naguère, elle ignorait le cours, Invariablement, elle s'habillait court. Elle aimait accuser le jeu de ses chevilles; Quand le vent s'en mêlait, c'était fête pour nous On avait un droit de regard sur ses genoux, Et l'on en abusait, je vous le certifie. Mais les temps sont venus mettre une ombre au tableau, Les jupes tout à coup sont tombées de bien haut. La belle retroussée est devenue Sophie; A peine maintenant si l'on voit ses talons, Quelle que soit la mode, elle s'habille long. "Elles en font vraiment trop voir, les jeunes filles."
Et s'il avait fallu vêtir une poupée Du soupçon de chiffon dont elle était nippée, L'étoffe aurait paru tout juste suffisante; C'était rien, moins que rien, ça lui couvrait le corps D'une seconde peau qui la rendait encore Plus nue toute habillée et plus appétissante. Mais les temps sont venus mettre une ombre au tableau, Elle a de la tenue et flétrit le culot De ces beautés du diable, ces adolescentes, Qui, la robe collée sur leur peau de satin, Ont l'air de revenir du faubourg Saint-Martin. "Les jeunes filles d'aujourd'hui sont indécentes."
Cela dit, sans vouloir lui laver le chignon, La bagatelle était son gros péché mignon. L'amour était toujours pendu à sa ceinture. Légère, elle a connu les mille et une nuits De noce et son ange gardien, pauvre de lui, Dut passer auprès d'elle une vie de tortures. Mais les temps sont venus mettre une ombre au tableau, Sous le pont des soupirs, il a coulé de l'eau. La belle enamourée a changé de posture, Maintenant qu'Adonis a déserté sa cour, Que l'amour la délaisse, elle laisse l'amour Aux jeunes filles d'aujourd'hui, ces créatures!

Une partie de pétanque

Paroles: André Montagard. Musique: André Montagard, Léo Nègre 1941

autres interprètes: Georges Brassens

1. Quand reviennent les beaux jours Sur les places et les cours On voit sous platanes Plus d'un groupe s'amener Ce sont les acharnés Les joyeux boulomanes On joue ça en quinze points Faut voir avec quel soin On sort ses intégrales On lance un goder Qui tourne dans l'air Si c'est pile: "A toi Bébert!" "Vas-y Léon. Envoie bien le bouchon!"

{Refrain:}

Une partie de pétanque Ça fait plaisir La boule part et se planque Comme à loisir Tu la vises et tu la manques Change ton tir! Une partie de pétanque Ça fait plaisir!
2. Il faut voir le beau chichois En chemise de soie Pantalon de flanelle Le foulard et le pailleux Rabattu sur les yeux Jouer sa matérielle Avec Titin ou Pauleau Quand pour un joli lot Il se prend de querelle Il lui dit, moqueur: "Si tu es vainqueur Eh ben! tu auras son cœur Si tu es vaincu, Ben!… Je t'en dis pas plus!"

{au Refrain}

3. C'est surtout au cabanon Que nous nous en donnons Au soleil le dimanche On se met à quatre ou six Pour un vermouth-cassis On en fait plusieurs manches Marius est un peu là Mais sa femme Rosa S'égare sous les branches Titin qui la suit Tendrement lui dit: "Pendant ce temps, ma chérie, Nous, dans ce coin, Nous marquerons les points! "

{au Refrain}

Vendetta

Paroles: Georges Brassens. Musique: Georges Brassens 1957

autres interprètes: Christian Méry

Mes pipelets sont corses tous deux, J'eus tort en disant devant eux, Que Tino et Napoléon Jouaient mal de l'accordéon. Vendetta, vendetta, Vendetta, vendetta.
Fermement résolus d' se venger, Mes compatriotes outragés, S'appliquèrent avec passion A ternir ma réputation. Vendetta, vendetta, Vendetta, vendetta.
Leurs coups de bec eurent c'est certain, Sur mon lamentable destin, Des répercussions fantastiques, Dépassant tous les pronostics, Vendetta, vendetta, Vendetta, vendetta.
M'étant un jour lavé les pieds, J'attendais la femme d'un pompier, Sûr d'abuser d'elle à huis-clos, J'avais compté sans ces ballots. Vendetta, vendetta, Vendetta, vendetta.
Comme dans le couloir il faisait nuit, Et qu'elle ne trouvait pas mon huis, Elle s'adressa funeste erreur, A ma paire de dénigreurs. Vendetta, vendetta, Vendetta, vendetta.
Ils répondirent: cet espèce de con- Tagieux là, demeure au second, Mais dès que vous sortirez de chez lui, Courez à l'hôpital Saint-Louis. Vendetta, vendetta, Vendetta, vendetta.
Alors ma visiteuse à corps Perdu, partit et court encore, Et je dus convenir enfin Que je m'étais lavé les pieds en vain. Vendetta, vendetta, Vendetta, vendetta.
Mis au fait, les pompiers de Paris, Me clouèrent au pilori. Ils retirèrent par précaution Leurs femmes de la circulation. Vendetta, vendetta, Vendetta, vendetta.
Et tout ça, tout ça, voyez-vous Parce qu'un jour j'ai dit à ces fous, Que Tino et Napoléon Jouaient mal de l'accordéon. Vendetta, vendetta, Vendetta, vendetta.

Venus callipyge

Paroles et Musique: Georges Brassens 1964

Que jamais l'art abstrait, qui sévit maintenant N'enlève à vos attraits ce volume étonnant Au temps où les faux culs sont la majorité Gloire à celui qui dit toute la vérité
Votre dos perd son nom avec si bonne grâce Qu'on ne peut s'empêcher de lui donner raison Que ne suis-je, madame, un poète de race Pour dire à sa louange un immortel blason
En le voyant passer, j'en eus la chair de poule Enfin, je vins au monde et, depuis, je lui voue Un culte véritable et, quand je perds aux boules En embrassant Fanny, je ne pense qu'à vous