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16) Je sais. Le Crapouillot de Galtier-Boissière et de ses copains rescapés des tranchées est devenu, après 1945, un triste torchon à sensation, râleur et petit-vieux, et, pour finir, carrément facho. Plus rien de commun. Le pacifisme du Crapouillot de 1935 n'était d'ailleurs pas exempt d'une certaine naïveté tonitruante, reflet de la personnalité du fondateur. N'empêche, c'était le premier son de cloche détonnant que j'entendais. Il m'a marqué profond.

17) Pardon, Jean-Louis !

18) " En ce temps-là (eh, oui), les échafaudages étaient faits de troncs de jeunes sapins (les « échasses », verticales) entretoisés par des rondins d'acacia (les « boulins », horizontaux). Le tout tenait par des cordages arrangés en nœud de maçon, que les maçons appelaient « la cravate », et qui n'est autre que le nœud de cabestan des marins. Une cravate mal faite, ça pouvait être la mort.

19) « Tounion » : Antoine

20) « Micain » (très difficile à prononcer) : Dominique.

21) « Buse » dialetto Italien : « bucco » : trou

22) J'ai mis un H devant « Hallemagne », « hallemand ». Ça ne veut pas dire qu'il faut prononcer ça avec un H aspiré, mais qu'il faut donner coup de glotte. Il n'y a pas de liaisons en allemand. Si un mot débute par une voyelle, on le sépare du mot précédent par une espèce de petit hoquet, de claquement de la glotte très caractéristique, le « Knacklaut ». C'est ce qui donne cette allure raide et saccadée au discours. Les Allemands claquent les talons entre chaque mot. Par exemple, ici, « pour Allemand » ne doit pas se prononcer « poural'mand », comme vous feriez spontanément, mais bien « pour 'Alleumang », en détachant bien et en donnant le coup de glotte. « La 'Alleu-magne ». Devant la difficulté de rendre ça en graphie française, j'ai opté pour le H, c'est pas l'idéal mais ça marque quand même le coup et ça visualise bien la chose. Merci de votre attention.

23) Les pilleurs seront abattus sur place !

24) 1979 : La France redécouvre le Kohlenklau et la baptise « Gaspi » (Note de l'auteur.)

25) Vers 1970, dans un bistrot de la banlieue parisienne, j'entendis soudain — avec quel choc au cœur ! — Katioucha jaillir d'un juke-box. Ils en avaient fait l'élément principal d'un pot-pourri qui, sous le nom de Kazâtchok (?), fut la danse dans le vent de cet été-là.

26) • Ravarousska : forteresse à régime sévère pour prisonniers indisciplinés, évadés repris, etc. Je ne la connais que par les récits de Ronsin, qui, croyais-je, était porté à l'exagération. Maintenant que je sais ce dont « ils » ont été capables, je suis moins sceptique. Ravarousska doit se trouver quelque part en Pologne ou en Ukraine

27) ' « Pass mal auf !» : « Fais attention ! »

28) « Va baiser ta mère, salaud! » Le plus spontané des jurons russes. Viktor le Polak jure volontiers en russe, et nous aussi. C'est une langue épatante pour cet usage.

29) Affiché partout : « Ein Laus : der todt ! » « Un pou : la mort

30) Ce n'est qu'avec bien du mal que nous réussîmes à avoir des nouvelles de Burger. Encore pûmes-nous tout juste savoir qu'il avait effectivement été embarqué par la Gestapo et placé en « camp spécial ». La débâcle allemande emporta tout. J'ai retrouvé Burger et les copains à Paris en 1945. C'est lui-même qui nous apprit qu'ayant été identifié comme ayant milité aux Auberges de Jeunesse, organisation interdite, il avait été enfermé en Arbeitslag, puis en Konzlag, avait attrapé le typhus, avait failli en crever, en était réchappé, et voilà.

31) Pierre Richard et les autres, après un court internement en Suisse, furent rapatriés dans la France désormais libérée. Pierre s'engagea aussitôt dans la Deuxième D.B., et c'est comme ça qu'il est allé chercher Klavdia et, son temps fini, l'a ramenée en France.

32) La victoire ou le chaos bolchevique!

33) Vêtements civils provenant peut-être des camps d'extermination, c'est ce que j'ai pensé après le retour.

34) Il l'a fait.

35) Ce camion, regarde-le bien. Il n'arrivera jamais. Il va sauter sur une mine, et tous les types dedans avec. On apprendra ça à l'arrivée.