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Mais à mon grand profit, relativement à la sensibilité, à la méditation, et à la faculté du dandysme et du dilettantisme.

Les autres hommes de lettres sont, pour la plupart, de vils piocheurs très ignorants.

XXXIII

60.

La jeune fille des éditeurs.

La jeune fille des rédacteurs en chef.

La jeune fille épouvantail, monstre, assassin de l'art.

La jeune fille, ce qu'elle est en réalité.

Une petite sotte et une petite salope; la plus grande imbécillité unie à la plus grande dépravation.

Il y a dans la jeune fille toute l'abjection du voyou et du collégien.

61.

Avis aux non-communistes:

Tout est commun, même Dieu.

XXXIV

62.

Le Français est un animal de basse-cour, si bien domestiqué qu'il n'ose franchir aucune palissade. Voir ses goûts en art et en littérature.

C'est un animal de race latine; l'ordure ne lui déplaît pas dans son domicile, et en littérature, il est scatophage. Il raffole des excréments. Les littérateurs d'estaminet appellent cela le sel gaulois.

Bel exemple de la bassesse française, de la nation qui se prétend indépendante avant toutes les autres.

L'extrait suivant du beau livre de M. de Vaulabelle suffira pour donner une idée de l'impression que fit l'évasion de Lavalette sur la portion la moins éclairée du parti royaliste:

«L'emportement royaliste, à ce moment de la seconde Restauration, allait pour ainsi dire, jusqu'à la folie. La jeune Joséphine de Lavalette faisait son éducation dans l'un des principaux couvents de Paris (l'Abbaye-aux-Bois); elle ne l'avait quitté que pour venir embrasser son père. Lorsqu'elle rentra après l'évasion et que l'on connut la part bien modeste qu'elle y avait prise, une immense clameur s'éleva contre cette enfant; les religieuses et ses compagnes la fuyaient, et bon nombre de parents déclarèrent qu'ils retireraient leurs filles si on la gardait. Ils ne voulaient pas, disaient-ils, laisser leurs enfants en contact avec une jeune personne qui avait tenu une pareille conduite et donné un pareil exemple. Quand Mme de Lavalette, six semaines après, recouvra la liberté, elle fut obligée de reprendre sa fille».

XXXV

63.

Princes et générations.

Il y a une égale injustice à attribuer aux princes régnants les mérites et les vices du peuple actuel qu'ils gouvernent.

Ces mérites et ces vices sont presque toujours, comme la statistique et la logique le pourraient démontrer, attribuables à l'atmosphère du gouvernement précédent.

Louis XIV hérite des hommes de Louis XIII… Gloire.

Napoléon Ier hérite des hommes de la République. Gloire.

Louis-Philippe hérite des hommes de Charles X. Gloire.

Napoléon III hérite des hommes de Louis-Philippe. Déshonneur.

C'est toujours le gouvernement précédent qui est responsable des moeurs du suivant, en tant qu'un gouvernement puisse être responsable de quoi que ce soit.

Les coupures brusques que les circonstances font dans les règnes ne permettent pas que cette loi soit absolument exacte, relativement au temps. On ne peut pas marquer exactement où finit une influence – mais cette influence subsistera dans toute la génération qui l'a subie dans sa jeunesse.

XXXVI

64.

De la haine de la jeunesse contre les citateurs. Le citateur est pour eux un ennemi.

Je mettrai l'orthographe même sous la main du bourreau. (Th. Gautier).

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Beau tableau à faire: la Canaille Littéraire.

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Ne pas oublier un portrait de Forgues, le Pirate, l'Ecumeur de Lettres.

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Goût invincible de la prostitution dans le coeur de l'homme, d'où naît son horreur de la solitude. – Il veut être deux. L'homme de génie veut être un, donc solitaire.

La gloire, c'est rester un, et se prostituer d'une manière particulière.

C'est cette horreur de la solitude, le besoin d'oublier son moi dans la chair extérieure, que l'homme appelle noblement besoin d'aimer.

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Deux belles religions, immortelles sur les murs, éternelles obsessions du peuple: une pine (le phallus antique) – et «Vive Barbès!» ou «A bas Philippe!» ou «Vive la République!».

XXXVII

65.

Étudier dans tous ses modes, dans les oeuvres de la nature et dans les oeuvres de l'homme, l'universelle et éternelle loi de la gradation, du peu à peu, du petit à petit, avec les forces progressivement croissantes, comme les intérêts composés, en matière de finances.

Il en est de même dans l'habileté artistique et littéraire, il en est de même dans le trésor variable de la volonté.

66.

La cohue des petits littérateurs, qu'on voit aux enterrements, distribuant des poignées de mains, et se recommandant à la mémoire du faiseur de courriers.