128
C’est Parce Qu’ils Ignorent
« Et ils agiront ainsi, parce qu’ils n’ont connu ni le Père ni moi. » – Jésus (Jean, 16 : 3)
Il est commun que de douloureux doutes s’emparent des disciples, leur inspirant des interrogations.
Pourquoi tant de disharmonie autour de l’effort fraternel ?
Le cheminement du bien rencontre de sombres barrières.
Des tentatives sont faites pour établir la lumière, mais les ténèbres pénètrent les sentiers. Des projets simples de charité sont formulés dont le premier pas est perturbé par la mauvaise foi.
La démonstration destructrice part presque toujours d’hommes caractérisés par une position bien visible, indiqués par la force des circonstances pour exercer la fonction d’orienteurs de la pensée générale. Ce sont ceux-là qui, dans la plupart des cas, se dressent en présentateurs d’obligations et d’exigences déplacées.
L’apprenti sincère de Jésus, cependant, ne doit pas perdre de temps avec des interrogations et des inquiétudes injustifiées.
Le Maître Divin a expliqué ce grand problème par anticipation.
L’ignorance est la source courante du déséquilibre. Et si certains groupes d’individus cherchent à empêcher les manifestations du bien, c’est parce qu’ils ne connaissent pas encore les bénédictions du Ciel.
Ce n’est rien d’autre que cela.
Il est donc nécessaire d’oublier les ombres qui dominent encore la plupart des secteurs terrestres, chaque disciple vivant dans la lumière qui palpite dans le service du Seigneur.
129
Rompre le Pain
« Et ils racontèrent ce qui leur était arrivé en chemin, et comment ils l’avaient reconnu au moment où il rompit le pain. » (Luc, 24 : 35)
L’épisode où le Maître est reconnu par les disciples qui se rendaient à Emmaüs, en plein désespoir, est des plus importants.
Jésus les suivait, comme un ami caché, gravant la vérité dans leur cœur par l’emploi de phrases, aimables et douces.
Une grande partie du chemin fut parcourue en compagnie de cet homme, aimant et sage, qu’ils considérèrent tous les deux comme un inconnu généreux et sympathique et ce ne fut qu’au moment de rompre le pain qu’ils reconnurent le Maître bien-aimé.
Les deux apprentis ne parvinrent pas à l’identifier, ni par les paroles, ni par le geste affectueux. Mais dès qu’apparut le pain matérialisé, tous leurs doutes se dissipèrent et ils crurent.
Ne serait-ce pas la même chose qui se produit dans le monde depuis des millénaires ?
Une foule compacte de candidats à la foi s’éloigne du travail divin parce qu’elle n’a pas réussi à atteindre les bienfaits qu’elle attendait dans la notion d’immédiat de la lutte humaine. Sans garantie financière, sans caprices satisfaits, elle ne communie pas dans la croyance rénovatrice, respectable et fidèle.
Il est nécessaire de combattre une telle myopie de l’âme.
Loué soit le Seigneur pour toutes les leçons et les témoignages qu’il nous confère, mais tu demeureras toujours loin si tu fais seulement tes recherches dans la division des biens fragmentaires et périssables.
130
Où Sont-Ils ?
« Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur ; et vous trouverez du repos pour vos âmes. » – Jésus (Matthieu, 11 : 29)
Jésus s’adresse à la foule des affligés et des découragés en proclamant le dessein divin de les soulager.
« Venez à moi – clama le Maître – prenez mon joug et recevez mes instructions, car je suis humble et doux de cœur. »
Son appel plein d’amour résonne sur Terre, à travers tous les siècles du Christianisme.
Le groupe des désespérés et des opprimés de la Terre est compact, malgré l’aimable invitation.
Dans le « venez à moi », le Maître attend naturellement que les âmes préoccupées et tristes viennent à sa rencontre pour acquérir l’enseignement divin. Mais tous les affligés ne veulent renoncer à l’objet de leur désespoir, pas plus que toutes les personnes tristes veulent fuir l’ombre pour rencontrer la lumière.
La majorité des découragés en arrive à essayer d’assouvir ses caprices criminels avec la protection de Jésus, soumettant des demandes étranges.
Cependant, quand les souffrants s’adressent sincèrement au Christ, ils doivent l’écouter dans le silence de leur sanctuaire intérieur, incitant leur esprit à abandonner les disputes blâmables du champ inférieur.
Où sont les affligés de la Terre qui veulent échanger la prison de leurs propres passions par le joug léger de Jésus Christ ?
Les saintes paroles « Venez à moi ! » ont été prononcées pour ces derniers, l’Évangile leur réservant une lumière puissante pour la rénovation indispensable.
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Le Monde et la Croyance
« Que le Christ, le Roi d’Israël, descende maintenant de la croix, pour que nous voyions et que nous croyions ! » (Marc, 15 : 32)
C’est pour cette raison que rares sont les hommes capables de toucher la véritable compréhension de la croyance pure dans ses valeurs essentielles, parce que nous rencontrons des hommes qui ont injurié le Christ pour l’attester.
La mentalité chercheuse de miracle s’est toujours aventurée dans la superficie des sens, sans jamais atteindre la zone de l’esprit éternel, et si elle ne remplit pas les objectifs peu glorieux vers lesquels elle tend, elle dégringole vers les défis mordants.
Et, dans le cas du Maître, les observations n’émanent pas seulement du peuple. Marc affirme que les prêtres principaux et les scribes échangeaient des insultes, comme pour témoigner du fait que l’intellectualisme ne signifie pas élévation spirituelle.
Les manifestants se maintenaient sourds à la Bonne Nouvelle du Royaume, aveugles face à la contemplation des bienfaits reçus, insensibles au contact de l’amour que Jésus adresse à leur cœur.
Ils voulaient seulement un spectacle.
Que le Christ descende de la croix par magie, et tous les problèmes de croyance inférieure seraient résolus.
Mais au-delà du silence, Il ne leur donna pour toute réponse que son geste inaccessible à l’intérêt infantile des questionneurs.
Si tu es un disciple sincère de l ‘Évangile, n’oublie pas qu’aujourd’hui encore, la situation n’est guère différente.
Travail avec application au service de la foi.
Unis-toi au Seigneur, donne tout ce que tu peux en son nom et avance en servant à l’extension du bien, convaincu que le vaste monde inférieur ne te demandera malicieusement que distractions et signes.
132
En Tout
« Nous nous rendons à tous égards recommandables, comme serviteurs de Dieu, par beaucoup de patience dans les tribulations, dans les calamités, dans les détresses. » – Paul (II Corinthiens, 6 : 4)
La majorité des apprentis de l’Évangile ne font pas sérieusement face au fond religieux de la vie, si ce n’est dans les activités du culte extérieur. Dans l’entendement d’un grand nombre, il suffira de fréquenter de manière assidue les assemblées de la foi et toutes les énigmes de l’âme en ce qui concerne les relations avec Dieu seront déchiffrées.
Cependant, les enseignements du Christ incitent à la rénovation et au perfectionnement individuel dans toutes les circonstances.
Que dire d’un homme apparemment contrit dans les actes publics de la confession religieuse à laquelle il appartient, et recourant à des gros mots lorsqu’il se trouve dans le sanctuaire familial ? Nombreux sont ceux qui se déclarent croyants devant les autres, et qui se révèlent indolents dans le travail, désespérés dans la douleur, sans retenue dans l’allégresse, infidèles dans les facilités et blasphémateurs dans les angoisses du cœur.