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Ne soyons pas tristes. Je réfléchis à la possibilité de ton départ avec Jean-Marc pour Chypre. Il trouvera là-bas un terrain approprié aux travaux qui lui sont nécessaires et, en même temps, il s'occupera de l'organisation que nous avons fondée sur l'île. Dans un tel contexte, nous continuerons en parfaite coopération, même en ce qui concerne la collecte pour l'église de Jérusalem. Il est inutile de parler de l'utilité de ta présence à Neapaphos et à

Salamine. Quant à moi, je prendrai Silas et je m'enfoncerai dans le Taurus, et l'église d'Antioche restera avec la coopération de Barsabas et de Tite.

Barnabe fut très content. Le projet lui a semblé admirable. Paul restait, à ses yeux, le compagnon des solutions opportunes.

Et quelques jours plus tard, en route vers Chypre où il servirait Jésus jusqu'à ce qu'il quitte l'ile pour se rendre plus tard à Rome, Barnabe est parti avec son neveu pour la Séleucie, après s'être étreint, lui et Paul, comme deux frères très aimés que le Maître appelait à différentes destinations.

PÈLERINAGES ET SACRIFICES

En compagnie de Silas qui était en harmonie avec ses aspirations de travail, l'ex- rabbin a quitté Antioche et s'enfonça dans les montagnes pour finalement atteindre sa ville natale après d'énormes difficultés. Bientôt, le compagnon indiqué par Simon Pierre s'habituait à sa méthode de travail. Silas était d'un tempérament pacifique enrichi de remarquables qualités spirituelles vu son dévouement absolu au divin Maître. Paul, à son tour, était vraiment satisfait de sa collaboration. Parcourant de longs et impénétrables chemins, ils se nourrissaient frugalement, presque uniquement de fruits sauvages éventuellement trouvés. Le disciple de Jérusalem, néanmoins, révélait une joie égale en toutes circonstances.

Avant d'atteindre Tarse, tout le long du voyage, ils ont prêché la Bonne Nouvelle. Des soldats romains, des esclaves misérables, d'humbles caravaniers ont reçu de leurs lèvres les réconfortantes nouvelles de Jésus. Et ils ne furent pas rares ceux qui. bien que rapidement, copièrent l'une ou l'autre des annotations de Lévi, donnant la préférence à celles qui s'ajustaient le mieux à leur cas particulier. Grâce à ce procédé, l'Évangile se diffusait de plus en plus, remplissant les cœurs d'espoirs.

Dans la ville de sa naissance, plus maître de ses propres convictions, le tisserand qui se consacrait à Jésus répandit largement les joies de l'Évangile de la Rédemption. Beaucoup admiraient leur compatriote singulièrement transformé ; alors que d'autres poursuivaient leur tâche ingrate faite d'ironie et de lamentable oubli de soi-même. Plus que jamais, Paul se sentait fort dans sa foi. Il est allé voir la vieille maison où il était né, il a revu le doux site où il jouait les premiers temps de son enfance ; il a contemplé le terrain de sports où il conduisait sa bige romaine ; mais tous ces souvenirs furent exhumés sans souffrir d'aucune influence dépressive parce qu'il livrait tout cela au Christ en guise de patrimoine pour plus tard, une fois qu'il aurait accompli son divin mandat.

Après une courte permanence dans la capitale de la Cilicie, Paul et Silas partirent pour les hauteurs du Taurus, entreprenant une nouvelle étape de rude pèlerinage.

Des nuits passées sous la rosée, de nombreux sacrifices, la menace des malfaiteurs, maints dangers furent affrontés par les missionnaires qui, chaque nui!, livraient au divin Maître les résultats de leur récolte et. an petit matin, priaient que sa miséricorde ne leur manqua pas à la réalisation de la précieuse opportunité do travail qui leur était donnée, quelle que soit la difficulté de leur tâche quotidienne.

Pleins de cette confiance active, ils arrivèrent à Derbé où l'ex-rabbin très ému a étreint les amis qu'il s'était faits après sa pénible convalescence, lors de la première excursion.

L'Évangile ne cessait de répandre son rayon d'action dans tous les secteurs. Dans le cours naturel de ses travaux, c'est profondément ému que le converti de Damas reçut des nouvelles des activités de Timothée. Le jeune fils d'Eunice, d'après ce qu'on lui disait, avait su enrichir de manière fabuleuse les connaissances acquises. La petite chrétienté de Derbé lui devait déjà de grands bienfaits. Plus d'une fois, le nouveau disciple avait accouru pour des missions actives. Il disséminait des guérisons et apportait la consolation. Son nom était béni de tous. Rempli de joie, après la fin de sa tâche dans cette petite ville, l'ex-rabbin s'est dirigé vers Lystre avec une douce anxiété.

Loïde le reçut, ainsi que Silas, avec la même satisfaction de la première fois. Tous voulaient des nouvelles de Barnabe que Paul ne cessait de fournir, serviable et avec plaisir. Dans l'après-midi de ce jour, le converti de Damas a étreint Timothée avec une immense joie qui débordait de son âme. Le jeune homme arrivait de sa besogne quotidienne auprès des troupeaux. En quelques minutes, Paul prenait connaissance de l'extension de ses progrès et de ses conquêtes spirituelles. La communauté de Lystre était riche de grâces. Le jeune chrétien avait réussi à rénover les convictions d'un bon nombre : deux juifs des plus influents dans l'administration publique, qui s'étaient démarqués pour avoir approuvé la lapidation de l'apôtre, étaient maintenant de fidèles adeptes de la doctrine du Christ. Il s'occupait de la construction d'une église où les malades étaient soutenus et où les enfants abandonnés trouvaient un nid accueillant. Paul s'en réjouit.

Cette nuit-là, Il y eut dans Lystre une grande assemblée. L'apôtre des gentils trouva une atmosphère hospitalière qui lui prodiguait un grand réconfort. Il exposa l'objectif de son voyage, leur révéla ses Inquiétudes à la diffusion de l'Évangile et ajouta le point concernant l'église de Jérusalem. Comme à Derbé, tous les compagnons ont contribué dans la mesure du possible. Alors qu'il observait le triomphe tangible de l'effort de Timothée sur les couches populaires, Paul ne cachait pas sa satisfaction.

Profitant de son passage par Lystre, la gentille Loïde lui parla de ses besoins particuliers. Elle et Eunice avaient des parents en Grèce, du côté du père de son petit-fils, qui réclamaient leur présence personnelle pour qu'ils ne manquent pas de secours affectifs. Les ressources qui leur restaient à Lystre étaient sur le point de s'épuiser. D'autre part, elle désirait que Timothée se consacre au service de Jésus, Illuminant son cœur et son intelligence. La généreuse petite vieille et sa fille projetaient, alors, le changement définitif et consultaient l'apôtre quant à la possibilité d'accepter la compagnie du jeune homme, pour le moins pendant quelque temps, non seulement pour qu'il acquière de nouvelles valeurs sur le terrain de la pratique, mais aussi parce que cela faciliterait leur transfert dans un lieu aussi éloigné.

Paul acquiesça volontiers. Il accepterait la coopération de Timothée avec un réel plaisir. En apprenant la nouvelle, le jeune, à son tour transporté de joie, ne savait pas comment traduire sa profonde reconnaissance.

La veille de leur départ, Silas a abordé prudemment le sujet et demanda à l'apôtre s'il ne vaudrait pas mieux circoncire le jeune homme, afin que le judaïsme ne dérange pas les travaux apostoliques. Pour soutenir cet argument, il invoquait les obstacles et les luttes acerbes de Jérusalem. Paul y réfléchit longuement et s'est souvenu du besoin de répandre l'Évangile sans scandale pour personne et fut d'accord avec la mesure évoquée. Timothée devrait prêcher publiquement. Il coexisterait avec les gentils, mais plus particulièrement avec les Israélites, seigneurs des synagogues et de bien d'autres centres où la religion était enseignée au peuple. Il était juste de prendre des mesures pour que le jeune homme ne soit pas dérangé en leur compagnie.

Le fils d'Eunice a obéi sans hésitation. Quelques jours plus tard, faisant leurs adieux à leurs frères et aux généreuses femmes qui restaient à supplier des vœux de paix en Dieu, les missionnaires se sont dirigés vers Iconie, pleins d'un courage invincible et de la ferme intention de servir Jésus.