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Les disciples visitèrent ainsi tous les petits villages de Galatie pleins de cet esprit aimant de prédication et de fraternité que le pouvoir de l'Évangile rédempteur dilatait dans les âmes et sans jamais oublier l'aide apportée à l'église de Jérusalem. Ils s'attardèrent quelque temps à Antioche de Pisidie où ils travaillèrent pour leur compte afin de répondre à leurs besoins.

Paul était très satisfait. Ses efforts, en compagnie de Barnabe, n'avaient pas été vains. Dans les lieux les plus éloignés, quand il s'y attendait le moins, voici qu'apparaissaient des nouvelles des églises qu'ils avaient précédemment fondées. Il s'agissait de bienfaits rendus à des nécessiteux, d'améliorations ou de guérisons de malades, de consolations apportées à ceux qui se trouvaient dans un désespoir extrême. L'apôtre ressentait la satisfaction du semeur qui se trouve devant les premières fleurs comme de radieuses promesses du champ cultivé.

Les émissaires de la Bonne Nouvelle ont traversé la Phrygie et la Galatie sans persécutions de grande ampleur. Le nom de Jésus était maintenant prononcé avec plus de respect.

L'ex-rabbin poursuivait sa franche activité pour la diffusion de l'Évangile en Asie, lorsqu'une nuit, après les prières habituelles, il a entendu une voix qui lui disait sur un ton aimant :

Paul, va de l'avant.... Apporte la lumière du ciel à d'autres ombres, d'autres frères t'attendent sur la route infinie !...

C'était Etienne, l'ami de tous les instants qui, représentant le Maître divin auprès de l'apôtre des gentils, l'incitait à semer la Bonne Nouvelle dans d'autres endroits.

Le valeureux émissaire des vérités éternelles a compris que le Seigneur lui réservait de nouveaux champs à défricher. Le lendemain, il en informa Silas et Timothée et conclut inspiré:

J'ai l'impression que le Maître m'appelle à de nouvelles tâches. Ce qui est d'autant plus juste que je reconnais que ces régions ont déjà reçu la semence divine.

Et il souligna après une pause :

Cette fois, nous n'avons pas rencontré de grandes difficultés. Avant, avec Barnabe, nous avons vécu les expulsions, la prison, les coups de fouets, la lapidation... Maintenant, cependant, rien de tout cela ne nous cm! arrivé. Cela veut dire qu'ici il existe déjà des bases sûres pour la victoire du Christ. Il faut donc aller là où se trouvent les obstacles et les vaincre pour que le Maître soit connu et glorifié, car nous sommes dans une bataille dont il ne faut pas mépriser les fronts.

Les deux disciples l'écoutaient et réfléchissaient à la grandeur de tels concepts.

Au bout d'une semaine, ils repartirent à pied vers Mysie. Malgré tout intuitivement, Paul perçut que ce n'était pas encore là que se trouvait leur nouveau terrain d'actions. Il a pensé se diriger vers la Bithynie, mais une voix que le généreux apôtre interprétait comme étant celle de l'« Esprit de Jésus »17, lui a suggéré de modifier son parcours l'induisant à descendre vers Troas. Une fois arrivés à destination, ils se sont arrêtés très fatigués dans une modeste auberge. Paul, dans une vision marquante de l'esprit, a vu un homme de Macédoine, qu'il a identifié à ses vêtements caractéristiques comme tel, lui faire anxieusement des signes tout en s'exclamant : - « Venez et aidez-nous ! » L'ex-docteur a interprété ce fait comme une injonction venant de Jésus quant à ses nouvelles tâches. Il en informa ses compagnons le matin même, non sans réfléchir à l'extrême difficulté d'un voyage en mer, manquant de recours.

(17) Actes, chapitre 16, verset 7. - (Note d'Emmanuel)

Néanmoins, conclut-il, je crois que le Maître nous donnera là-bas ce dont nous aurons besoin.

Respectueusement, Silas et Timothée se sont tus.

En sortant dans la rue pleine du soleil de la matinée, voilà que l'apôtre fixa du regard un commerce et s'y dirigea avec une vive joie. C'était Luc qui semblait faire des achats.

L'ex-rabbin s'est approché de lui avec les disciples et lui a tapé affectueusement sur l'épaule :

Par ici ? - a dit Paul, avec un grand sourire.

Ils se sont joyeusement étreints. Le prédicateur de l'Évangile présenta au médecin ses nouveaux compagnons, lui parla des objectifs de son excursion en ces lieux. Luc, à son tour, leur expliqua que depuis deux ans, il était chargé des services médicaux à bord d'un grand bateau ancré là, en transit vers Samothrace.

Paul prit note de ces informations avec beaucoup d'intérêt. Très impressionné par cette rencontre, il lui a parlé de la révélation auditive de leur parcours, ainsi que de sa vision de la veille.

Convaincu de l'assistance du Maître en cet instant, il lui parla avec assurance :

Je suis sûr que le Maitre nous envoie les recours nécessaires en ta personne. Nous devons faire le voyage vers la Macédoine, mais nous sommes sans argent.

Quant à cela - a répondu Luc avec franchise -, ne t'inquiète pas. Si je n'ai pas de fortune, j'ai des délais. Nous serons compagnons de voyage et je payerai tout avec satisfaction.

La conversation se poursuivit animée alors que l'ancien hôte d'Antioche leur raconta ses conquêtes pour Jésus. Lors de ses voyages, il avait profité de toutes les occasions pour diffuser l'Évangile, transmettant à tous ceux qui s'en approchaient les trésors de la Bonne Nouvelle. Quand il leur raconta qu'il était seul au monde, depuis le départ de sa chère mère pour la sphère spirituelle, Paul lui fit une nouvelle remarque en disant :

Et bien, Luc, si tu te trouves sans engagements immédiats, pourquoi ne te consacres- tu pas entièrement aux travaux du Maître divin ?

La question produisit une certaine émotion chez le médecin comme s'il s'agissait d'une révélation. Une fois la surprise passée, Luc a ajouté, un peu indécis :

Oui, mais il faut prendre en considération les devoirs de la profession.

Mais, qui a été Jésus sinon le divin médecin du monde ? Jusqu'à présent tu as guéri des corps qui, de toute façon, viendront à mourir tôt ou tard. Traiter l'esprit ne serait-ce pas un effort plus juste ? À cela je ne veux pas dire que tu doives mépriser la médecine du monde proprement dite ; mais cette tâche resterait pour ceux qui ne possèdent pas encore les valeurs spirituelles que tu portes en toi. J'ai toujours cru que la médecine du corps est un ensemble d'expériences sacrées dont l'homme ne pourra se passer jusqu'à ce qu'il se décide à faire l'expérience divine et immuable de la guérison spirituelle.

Luc a médité sérieusement à ces paroles et a répondu :

Tu as raison.

Veux-tu coopérer avec nous à l'évangélisation de la Macédoine ? - a interrogé l'ex- rabbin sentant l'avoir convaincu.

J'irai avec toi - a conclu Luc.

Les quatre disciples du Christ partagèrent une grande joie.

Le lendemain, la mission naviguait vers la Samothrace. Luc s'expliqua comme il le put et demanda à son chef l'autorisation de s'éloigner pendant une année des services à sa charge. Et comme il lui présentait un remplaçant, il réussit facilement à obtenir ce qu'il demandait.

À bord, comme il le faisait de toute part, Paul profita de toutes les occasions qui s'offraient à lui pour prêcher.

Les moindres sujets devenaient de grands thèmes évangéliques dans son raisonnement supérieur. Le commandant lui-même, un romain de bonne trempe, s'abandonnait volontiers à l'entendre.

C'est lors de ces voyages que Paul de Tarse est entré en relation avec un grand nombre de sympathisants de l'Évangile, se faisant de nombreux amis cités dans ses futures épîtres.

Une fois débarqués, les missionnaires, riches de la coopération de Luc, se sont reposés pendant deux jours à Néapolis, puis ils se sont dirigés vers Philippes. Presque aux portes de la ville, Paul a suggéré que Luc et Timothée prennent d'autres chemins et se rendent à Thessalonique où us se retrouveraient tous les quatre plus tard. Grâce à ce programme, aucun village ne serait oublié et les semences du Royaume de Dieu seraient éparpillées dans les milieux les plus humbles. L'idée fut approuvée avec satisfaction.