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Parler est, quatre-vingt-dix-neuf fois sur cent, une démarche inutile et donc une perte de temps.

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L’existence, c’est pas un ensemble d’instants, mais juste un instant après l’autre. Et chaque instant anéantit celui qui l’a précédé.

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Les gens, c’est déjà beau qu’ils t’écoutent; si en plus tu exigeais qu’ils te comprennent, la vie se mettrait à patiner.

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Le mâle a besoin de ses prouesses passées pour accepter son déclin.

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On a pas besoin de beaucoup de terrain pour exister, ni de beaucoup d’amis. J’ai calculé qu’avec six cents mètres carrés et trois ou quatre potes, t’envoyais la farce! (ou tu en voyais la farce).

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Les doubles foyers, y a que chez Afflelou que ça fonctionne bien.

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Il y a, dans la contrition, la soumission ardemment consentie, un somptueux aveu d’impuissance de la part de l’homme.

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Selon mon estimation personnelle, le Très-Haut, n’est pas Très Haut mais Très Près.

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La vie, c’est au présent, rien qu’au présent. Il ne faut pas être désespéré, et encore moins optimiste.

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Dans l’existence, tu ne regrettes pas que tes mauvaises actions; il arrive aussi que tu regrettes les bonnes. Et alors là, c’est beaucoup plus grave.

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Un pauvre, allergique au caviar, ou un baron de Rothschild, allergique au topinambour, peuvent s’en sortir. Mais imagine le contraire, tu mords d’ici les dégâts?

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Ma grand-mère me disait que l’on n’était propriétaire que de sa soupe, et encore, une fois qu’on l’avait dans le ventre.

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Si tu n’as plus rien à attendre de la vie: n’attends plus.

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Y a des jours où il ne faut pas regarder par le conduit de la cheminée, sinon le Père Noël te dégringole sur la gueule!

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C’est pas ailleurs qu’on fait fortune. Ailleurs on se fait seulement chier.

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Nous sommes promis à l’éclopage par le temps. Ce salopard qui sournoisement transforme Tristan en notaire de sous-préfecture et Yseult en dame patronnesse.

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Les hommes, ils grimpent sans se retourner. Arrivés au sommet, le vertige les fait tomber.

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Un jour, il m’est arrivé quelque chose de tout à fait exceptionneclass="underline" moi.

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Tu ne peux prêter le flanc à l’ironie de tes pairs si tu ignores les vilenies qu’ils ont lâchées contre toi.

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Ces choses affreuses qu’un con, un jour, a appelées «nos semblables».

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Moi, le fouet, je n’ai jamais été partant, ça fait mal quand on le reçoit et ça fatigue quand on le donne.

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Un homme, quel qu’il soit, tu lui fais passer un rouleau compresseur sur le burlingue, il se transforme en flaque. Tu vas pas te laisser impressionner par une flaque en puissance, tout de même!

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Les statues de sable? Faut les mouiller pour les modeler. Ensuite, elles sèchent et s’écroulent.

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Regardez bien les hommes. Et maintenant, regardez-moi!

«Vous ne trouvez pas que je leur ressemble?»

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Pleurer, c’est l’hygiène de l’œil. Le chagrin aboutit parfois chez le psychiatre, jamais chez l’ophtalmo.

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Tant qu’on possède le présent, on peut espérer avoir un avenir.

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Pour un émigrant qui devient Kennedy, t’as tout le reste qui devient clodo.

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L’homme est un loup pour l’homme? Mes fesses! Les loups ne nous suppriment pas. L’homme est un homme pour le loup, voilà la vérité; et plus encore: un homme pour l’homme!

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On apprend tout aux hommes lorsqu’ils sont jeunes, sauf qu’ils deviendront âgés et podagres. Cette éducation-là, il faut se l’inventer tout seul.

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Société de consommation! Société de consumation, oui! Faut qu’on soit tous cons et fumiers pour être tombés si bas.

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Les fruits, quand tu les cueilles encore verts, ils achèvent de mûrir loin de leur arbre; pas les idées!

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Il n’existe pas de chercheurs, il n’y a que des «trouveurs».

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Je préfère je suis à j’ai. Avoir, ça réconforte, tandis qu’être, ça perturbe. Le mec qui a beaucoup a moins besoin d’être. Il peut mieux s’économiser. Être est plus indispensable qu’avoir. Qu’importe ce que j’ai, si je ne suis pas! Avoir été, c’est mieux que d’être eu. Le rêve, c’est d’avoir de quoi être!

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Il vaut mieux charrier des remords que des regrets.

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Le julot qui te présente une patte-mouille pour te saluer et qui regarde le prunier d’en face en te parlant, tu peux en faire cadeau au syndicat des gélatineux.

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Les crève-la-faim, c’est pas des dons qu’il leur faut, mais leur dû.

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Il faut fixer sa pensée pour ne pas la laisser dériver dans l’océan du désespoir.

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Le renoncement est un flirt avec la mort.

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Y aura toujours les uns et les autres, les cons et les autres, moi et les autres.

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Le chagrin est une ivresse qui incite aux niaiseries les plus lamentables.

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Dans le fond, eunuque, c’est une position enviable. La paix du pantalon te rend totalement disponible.

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L’être en quête de vérité est aussi mal dans sa peau que celui qui fait de la rétention d’urine ou qui souffre d’un calcul rénal.

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La virilité maintient l’individu dans une estime de soi indispensable à l’harmonie de son existence.

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Peut-être que le mal n’est pas un mal? Si nous étions parfaits, nous ne supporterions pas la précarité de notre condition.

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Celui qui renonce à la baise abdique sa qualité d’homme.

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Les seuls gus qui font de leur existence une œuvre, ce sont les clodos. Vivre de rien dans du rien.

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L’homme n’a su créer qu’une chose qui soit éternelle: ses ordures.

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Tout homme souhaite être le propriétaire exclusif de la femme qui le comble.

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La pompe aux souvenirs n’est jamais grippée; il suffit d’un «t’en souviens-tu?» pour que tout l’écheveau se dévide.

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Si tu t’obstines farouchement, tu obtiendras tout de la vie: les femmes, les situations et aussi les honneurs si, par malheur, ils te tentent.

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La vengeance, on s’en fatigue vite. Elle se mange froide, et les bouffes froides te débectent rapidement.

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Mes jours sont en danger depuis l’instant de ma naissance et nous sommes cinq ou six milliards de bipèdes dans ce cas.

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Il n’est pas grave de ne pas comprendre les mystères de la vie. Ce qui est grave, c’est de les nier parce qu’on ne les comprend pas.

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