Tout le monde se plaint de sa mémoire, et personne ne se plaint de son jugement.
Nous plaisons plus souvent dans le commerce de la vie par nos défauts que par nos bonnes qualités.
La plus grande ambition n’en a pas la moindre apparence lorsqu’elle se rencontre dans une impossibilité absolue d’arriver où elle aspire.
Détromper un homme préoccupé de son mérite est lui rendre un aussi mauvais office que celui que l’on rendit à ce fou d’Athènes, qui croyait que tous les vaisseaux qui arrivaient dans le port étaient à lui.
Les vieillards aiment à donner de bons préceptes, pour se consoler de n’être plus en état de donner de mauvais exemples.
Les grands noms abaissent, au lieu d’élever, ceux qui ne les savent pas soutenir.
La marque d’un mérite extraordinaire est de voir que ceux qui l’envient le plus sont contraints de le louer.
Tel homme est ingrat, qui est moins coupable de son ingratitude que celui qui lui a fait du bien.
On s’est trompé lorsqu’on a cru que l’esprit et le jugement étaient deux choses différentes. Le jugement n’est que la grandeur de la lumière de l’esprit; cette lumière pénètre le fond des choses; elle y remarque tout ce qu’il faut remarquer et aperçoit celles qui semblent imperceptibles. Ainsi il faut demeurer d’accord que c’est l’étendue de la lumière de l’esprit qui produit tous les effets qu’on attribue au jugement.
Chacun dit du bien de son cœur, et personne n’en ose dire de son esprit.