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On ne se représente pas assez, qu’en administration, en législation, comme en méchanique, la multiplicité de rouages gêne les mouvemens, retarde ou diminue l’effet. Faute d’un plan raisonné fondé sur l’histoire des faits, sur le résultat des combinaisons, sur la somme des moyens moraux et physiques, un code se trouve chargé d’articles dont les uns sont destinés à rectifier les autres. Il s’en suit une complication susceptible de commentaires et l’exécution devient également difficile et hazardeuse. Les inconvénients de cette nature sont infiniment graves, dans la législation des subsistances, qui devient alors un arsenal d’armes meurtrières que saisissent tous les partis.

Président de la représentation d’un grand peuple, montrez que le grand art est de faire peu et que le gouvernement, comme l’éducation, consiste principalement à prévenir et empêchér le mal d’une manière négative pour laisser aux facultés tout leur développement; car c’est de cette liberté que dépendent tous les genres de prospérité. La seule chose peut-être que l’assemblée puisse se permettre sur les subsistances c’est de prononcer qu’elle ne doit rien faire qu’elle supprime toute entrave; qu’elle déclare la liberté la plus entière sur la circulation des denrées; qu’elle ne determine point d’action; mais qu’elle en déploie une grande contre quiconque attenterait à cette liberté. La gloire et la sûreté de la convention me paroissent attachées à cet acte de justice et de raison, parcequ’il me semble que la paix et le bonheur de la nation en dépendent.

J’abonde en motifs: le temps et l’espace sont trop courts; mais je joins ici des observations que j’ai cru devoir adresser à la commune de Paris avec la proclamation du Pouvoir Exécutif et ma lettre d’envoi de cette proclamation à la convention elles concouriront à développer mes idées. Elles m’ont paru mériter assez d’attention pour être étonné que le comité chargé d’un projet auquel sont intéressées les destinées de la France, se soit éloigné de m’entendre sur une partie d’administration dans laquelle il importe autant de recuillir les vues, de peser les raisons pour se garantir de l’erreur et n’être pas exposé à des méprises.

Je soumets à la sagessée de l’assemblée mes représentations sur le sujet de mes plus importantes sollicitudes: je les lui dois comme citoyen et c’est à ce titre que je lui en fais hommage.

Roland.

VIII

Нац. арх.

С. 239. Pce № 1.

№ 264.

Paris le 23. 9-bre 1792.

L’An 1-er de la République française.

Второе письмо Ролана.

23 ноября 1792 г.

Monsieur le Président,

Je fais passer, ci joints, à la Convention Nationale, deux états de la situation actuelle des subsistances à Paris. Le premier est le compte qui a été rendu, le 17. de ce mois, au Conseil général de la Commune, par les Administrateurs de ces subsistances, et le second comprend le détail des ressources en grains et farines, pour la Consommation de la Capitale, au 20. du même mois; Il est bon de répandre la connaissance de ces deux Etats, autant qu’il sera possible, pour rassurer le Peuple sur les inquiétudes, que l’on cherche à lui donner relativement à la subsistance.

L’Assemblée verra que nous n’aurions à craindre si la confiance laissait à la circulation des denrées, la liberté, qui lui est nécessaire, mais que nous avons tout à redouter, parceque cette confiance n’existe pas, et que l’administration de la commune de Paris est propre à l’éloigner de plus en plus et définitivement à l’anéantir. La foiblesse du Corps Municipal ou le désir, mal calculé, de procurer quelque adoucissement aux habitans de Paris, l’a portée à faire vendre, depuis longtems, la farine à une taux inférieur au prix d’achat. Dèslors presque tous les approvisionnemens des environs se font faits dans Paris, d’où l’on retire sans cesse, au lieu d’y apporter; par cette disposition, la Municipalité fait chaque jour une dépense de 12, 000 1, qui ne sert qu’à l’épuiser, et qui, pour un avantage apparent et momentané, produit le double mal d’une surcharge qui doit finir par retomber sur le Peuple même, et d’un appât pour le voisinage qui vient retirer de Paris tout ce qui seroit nécessaire à sa Consommation.

C’est ainsi que la fixation du bois va porter l’effroi dans ce genre de commerce et y faire sentir aussi la disette.

Je ne veux point accuser les intentions; je ne suppose point que ces opérations soient dictées par le désir de capter la popularité et le dessein, de préparer des malheurs, qu’on auroit le soin de rejetter sur l’administration supérieure; mais je dis que ces opérations sont mauvaises parce qu’elles flattent pour tromper, parce que sous l’apparence d’un bien passager, elles préparent des maux affreux.

Je veille, autant qu’il est possible à l’approvisionnement général, mais je déclare que je ne puis répondre de rien, lorsque des opérations désastreuses en arrêtent les effets.

Les fermiers, les laboureurs, n’osent plus paroître dans un marché, mettre en route ou en vente, un sac de blé: Le prétexte d’accaparement fait menace et craindre d’être égorgé; et au sein même de l’abondance, nous sommes prêts à périr de misère.

Voilà le fruit de l’inquiétude, de l’agitation, des éternelles déclamations avec lesquelles on souleve les esprits, répand la menace et l’effroi. Les fripons s’agitent, les sots s’épouvantent; je suis assailli de plantes, de reproches, d’arrêtés de la Commune, qui d’ailleurs ne répond jamais aux Lettres officielles que je lui adresse, aux questions que je lui fais. Les Sections reçoivent son impulsion, en propagent les effets; les parties de l’administration sont toutes négligées; C’est un désordre affreux que je dénonce de nouveau, dussai-je y perdre la tête sur l’heure, car il faut que la chose publique soit sauvée où que je périsse avec Elle.

C’est à la Convention de prescrire enfin les mesures convenables, pour que l’administration de Paris soit remise en des mains sages, qui ne sacrifient point à une éphémere popularité, à des vûes particulières d’intérêt ou de vengeance, la paix et la sûreté de cette Ville.

Quarante mille quintaux de grains sont partis du Havre pour Paris; si la fureur des agitations, la crainte qui les accompagne, les clameurs qui les suivent, empêchoient ces provisions d’arriver, nous souffririons de la famine et la faute en seroit uniquement à la foiblesse, qui n’auroit point établi le régime équitable, répressif contre les malveillants, protecteur de la sûreté, de la propriété, et de la plus grande liberté du Commerce.

J’ose dire enfin que l’esprit de la Commune de Paris finira par perdre la Capitale et la Convention elle-même si elle ne met fin à cette agitation des sections, à cette permanence, qui n’est plus que celle du trouble et de la désorganisation, et à l’existence de cette Commune, foyer de toutes les intrigues.

Le Ministre de l’intérieur, Roland.

IX

L. 127. Corresp. générale, № 6.

Архив департамента Устьев Роны.

19 février 1793.

Aux commissaires députés extraordinaires du département des Bouches du Rhône près de la convention nationale à Paris.

Nous vous envoyons, citoyens collègues, les délibérations des administrateurs du dep. des Bouches du Rhône pour demander l’augmentation des salaires des calfats et autres ouvriers employés au service de la république dans les arsenaux. La modicité des salaires de ces ouvriers ne peut suffire à leur subsistance et à celle de leurs familles, ils n’ont cependant la pluspart d’autre ressource que leur travail. Leurs bras, leur suffisoient auparavant pour fournir à toute leur depense et depuis qu’ils sont au service de la Republique leurs enfants n’ont plus de pain.

Vous savez que les journées de ces sortes d’ouvriers se payent à Marseille des six à sept livres par jour, cependant à Toulon ils ne reçoivent dans l’arsenal que 42 de moitié argent, la moitié papier.

Il est justice de la convention nationale d’accorder l’augmentation du salaire que nous sollicitons, nous avons pensé que vous emploiriez tout votre zèle à l’obtenir et nous espérons que vous y réussirez, nous vous recommandons la plus grande activité dans la poursuite de cette affaire.

X

Нац. арх.

BB3 80, картон 44.

31 мая 1793 г.

(Неразборчивая, малограмотная рукопись, почти без знаков препинания).

Le peuple de Paris levé en masse.

Le peuple de Paris bien convaincû de la justice de la cause qui vient de le faire lever tout entier pour la troisième fois s’est porté hier en

masse à votre porte et vous a fait entendre le langage de la modération de la justice et de la vérité il vous propose des mesures efficaces pour opérer le salut de la patrie après l’avoir fait attendre plus de trois heures les conspirateurs qui sont dans votre sein et qui sont les memes de la maiorité l’ont accablé d’outrage et de risée et il n’a pu obtenir justice des attentats ainsi par cette faction liberticide qui veut nous précipiter dans l’abime qu’elle à creusé sous nos pas.

Nous venons législateurs répéter pour la seconde fois et dernière les mesures que vous devez prendre pour sauver la patrie et nous vous déclarons au nom du peuple entier de paris ici présent au nom de nostre département qui attendent de nous leur salut que nous ne quitterons point cette enceinte qu’exterieur n’ayent été converties en décret. (Явный пропуск. — Е. T.).

Le temps de la modération est passé celui de la justice soumise du peuple commence.

Il seroit superflu de tracer ici le tableau hideux des crimes atroces commis pas les 22. députes dénoncés par les sections de pays et par la majeure partie des départemens, car le publique entier les connoit depuis longtemps ces hommes pervers couverts de crimes et d’infamie.

Ils sont l’objet de l’exécration de tous les républiquains et il est tributaire que les judiciaires porte au plus haut dégré d’évidence les attentats de ces quelques représentants du peuple qui chargé de ses interets les plus chers l’on lâchement vendu aux guinées de la Cour de Londres, et se sont constitué les chefs de la contre révolution que l’Europe s’efforce d’opérer parmi nous.

Nous vous demandons donc que Brissot, Guadet, Gorsas, Barbason, Genvormé, Vergniaud et les autres seize députés dénoncés par les sections soyent décrétés sur le champ d’accusation.

N’oubliéz pas que Marat à été décrété et envoyé au tribunal révolutionnaire sur la dénonciation de quelques individus suspects puis qu’il les avoit dénoncés lui même or la dénonciation d’une entière cité appuyée de l’adhésion de la majorité des patriotes de la république doit avoir autant de poids sur vos esprits que celle de quelques individus.

Vous ne pouvez pas avoir deux poids et deux mesures, nous réclamons ici les principes sacrés de l’égalité ceux de la justice qui veut que le criminel ne soit nulle part inviolable et que l’accusé quelque soit le caractère dont il est revêtu ne puisse jamais être soustrait aux tribunaux établis pour prononcer sur le mérite des accusations.

La commission des douze que vous aviéz cassé à usurpé le pouvoir dictateur pour enchainer le peuple elle à foulé aux pieds vos loix celle surtout qui defend de violer de nuit l’azile des citoyens puisque des patriotes purs, des magistrats du peuple couverts de toute sa confiance ont été arrachés au milieu des ténèbres de leurs aziles et enlevés à leurs fonctions. Nous demandons également que ces douze tirans soyent décrétés sur le champ d’accusation.