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Les renseignements qui me sont parvenus sur les fabriques de Turin, de Florence, de Gênes, de Tours, des Dép-ts de Vaucluse, de la Roër, de l’Hérault et du Gard, ne sont guère moins satisfaisants.

Au mois d’octobre dernier il ne se trouvoit à Turin que 499 métiers, battans. 11 y en avoit 609 au 1-er janvier. Dans le compte que le Ministre de l’Intérieur a rendu à Voire Majesté, la ville de Florence ne figure que pour 1230 métiers. Dans le courant du Trimestre d’octobre, ce nombre s’est augmente de 56. La situation des fabriques de Gênes et de Tours s’améliore aussi. Il en est de même de celles qui se trouvent dans le Dép. de l’Hérault. Au mois de juillet en n’occupoient que 881 métiers; elles en occupent maintenant 907. L’état de celle d’Avignon est moint satisfaisant. Au mois d’août, elle avoit en activité 1228 métiers. Ce nombre n’est plus, que de 1150. Si l’on remarque ici une diminution, partout ailleurs il y a. amélioration. Au mois de septembre dernier, on ne comptoit à Cologne, à Clèves et à Crevelt que 4337 métiers battans. Il y en a eu 4342 d’occupés pendant le mois de décembre. C’est surtout à Nismes que l’amélioration a été sensible. Votre Majesté a vu dans la note que j’ai eu l’honneur de mettre sous ses yeux le 24 du mois dernier que 135 métier démontés avoient été remis en activité pendant le mois de décembre. Ce qui porte à 955 le nombre de ceux qui ont travaillé et à 2865 le nombre des ouvriers occupés. De ces détails, on doit conclure que l’industrie dont la sove est le principe est dans une situation beaucoup plus satisfaisante qu’elle ne l’a été depuis longtemps. J’aurois désiré de pouvoir en dire autant de celle qui s’exerce sur les cotons, mais si l’état de cette industrie ne s’est pas amélioré, du moins n’a-t-il pas empiré dans les villes de Rouen, de Lille, de Roubaix, de Tarare, d’Amients et de S.-Quentin où elle a principalement lieu. Je ne parlerai point ici des fabriques qui travaillent pour le service des armées de terre et de mer; il est évident que leur activité n’a pu que s’accroitre par suite des commandes que leur ont faites les départements de la guerre et de la marine. Les fabriques de lainages, de toiles et de cuirs continuent à être florissantes, établissant des produits pour la consommation journalière de toutes les classes de la société, elles souffrent ordinairement peu des circonstances politiques. C’est une remarque qu’on, a été porté de faire lors de la dernière crise. Celles de coton et de soye parurent anéanties tandis que les autres ne perdirent que momentanément une partie de leur activité.

Je désire que ces détails remplissent les vues de Votre Majesté.

XXI

Нац. арх.

F12 1621a (1813).

Note à Sa Majesté sur la situation de l’industrie et notamment sur celle des principales manufactures de soye, de laine, de coton, de chanvre et lin et sur les résultats de la fabrication de l’indigo-pastel et du sucre de betterave en 1812–1813.

Fabriques de draps, et de toiles de chanvre et de lin.

Sa Majesté avoit déjà remarqué qu’au 1 janvier dernier, nos manufactures dont les travaux avoient été beaucoup ralentis par l’effet de la rise qu’éprouva le commerce en 1811, avoient repris une grande partie de leur activité. Depuis, cet état de choses s’est encore améliorée. Sa Majesté ne lira pas sans intérêt quelques détails sur la situation de nos principales fabriques. Celles de draps jouissent dans ce. moment d’une très-grande prospérité, en général, elles se ressentent peu des contre coups occasionnés par les événements politiques. Il en est de même des manufactures de toiles de chanvre et de lin. Les unes et les autres établissent des produits qui sont si l’on peut s’exprimer ainsi, de première nécessité. Ils se consomment en grande partie dans l’intérieur. La guerre diminue peu l’exportation de ce qui est vendu à l’étranger. Si la mer n’est pas libre alors les transports se font par terre, et c’est ce qui a lieu pour les draperies que nous envoyons dans le Levant. On les expédie ou par l’Allemague ou par les provinces Illyriennes.

Manufactures de soye et de coton.

Les fabriques de coton et d’étoffes de soye, sont sous quelques rapports, dans une position moins favorable que celles de draps et de toiles de chanvre et de lin. Les premières étant obligées de tirer d’outremer une grande partie des matières premières qu’elles mettent en œuvre, la guerre maritime influe plus ou moins sur leur prospérité. Les autres en ne travaillant que pour la classe riche de la société, leur activité est subordonnée aux caprices de la mode et souvent aux événements politiques. Les mesures prises par Sa Majesté les ont soutenues dans des moments difficiles. Il m’est bien agréalbe de pouvoir lui annoncer aujourd’hui que les fabriques de soye de l’ancienne France sont dans l’état plus florissant, suivant MM. les Préfets des départements du Rhône, du Gard et de Vaucluse, les villes de Lyon, de Nismes et d’Avignon n’ont plus de métiers démontés, celle de Lyon en occuperoit même deux cents de plus si elle avoit à sa disposition un nombre suffisant de bras. La fabrique de Florence est la seule dont les travaux aient un peu diminué, ce qu’il faut attribuer à un défaut de commandes de la part des étrangers. Nos manufactures de coton qui avoient été presque anéanties en 1811 se sont entièrement relevées. Si depuis le mois de janvier dernier, quelques unes d’entre elles ont moins fabriqué qu’à cette époque, la généralité a versé beaucoup plus de produits dans le commerce. Celle de Troycs est surtout dans un état très prospère, M. le Préfet de l’Aube m’a écrit qu’elle le seroit bien d’avantage si elle avoit tous les ouvriers qui lui sont nécessaires pour remplir les commandes qui lui ont été adressées. J’ai l’honneur de mettre sous les yeux de Sa Majesté les états comparatifs de la situation des fabriques de draps, de toiles, de soye et de colon aux époques du 1 janvier 1813 et du

1-er août de la même année. La lecture qu’elle en fera fixera de suite ses idées. Sur celles de ces fabriques dont l’activité a augmenté ou diminué.

Fabrication d’un indigo-indigène.

Sa Majesté avoit prescrit, par son décret du 14 janvier dernier des mesures ayant pour but de développer la fabrication de l’indigo, je n’ai rien négligé pour assurer l’exécution de ces mesures, et pour qu’elles produisent les résultats. Les trois indigoteries impériales dont Elle a ordonné la création, à Turin, à Toulouse et à Florence sont en activité. Les élèves qu’elles doivent former y sont déjà rendus ou s’y rendront avant le quinze de ce mois. De nombreuses lettres ont été écrites par moi, pour provoquer l’établissement de fabriques particulières, les ouvrages de MM. Giobert et Puymaurin, sur l’art d’extraire l’indigo du pastel, ont été envoyés dans tous les départements où ils pouvoient être utiles. J’ai fait quelques prêts de 6 à 10.000 pour faciliter la formation de plusieurs indigoteries. Enfin les primes promises par le décret du 14 janvier, ont été réglées de manière à faire naître les demandes de licences de fabrication. Ces demandes n’ont pas été très nombreuses cette année, puisqu’elles n’ont été jusqu’à présent que de 41, mais elles se multiplieront probablement l’année prochaine. J’estime qu’en y comprenant les produits des indigoteries impériales, les établissements en activité en 1813, fabriqueront environ six mille kilogrammes d’indigo. Dans cette quantité ne se trouve point celle qu’en extraira M. Preyre qui cultive l’anil-indigo des colonies sur un terrein dont il est propriétaire dans les environs de Rome. Ses plantes offrant une très belle végétation, on doit croire qu’il en retirera 500 kilogrammes. Ce qui portera à 6500 kilog. la totalité de l’indigo fabriqué. Cette fabrication est peu considérable à la vérité, mais ce résultat ne doit pas surprendre si l’on réfléchit que l’art d’extraire l’indigo vient seulement d’être fixé et que les particuliers n’ont pas voulu former des établissements de crainte de se constituer dans des dépenses dont ils n’auroient pas été remboursés par une industrie dont les avantages n’étoient point connus d’une manière positive.

Fabrication du sucre de betteraves.

La fabrication du sucre de betteraves n’a pas procuré toute la quantité de sucre qu’on espéroit du nombre d’arpens ensemencés en 1813. Au lieu de trois millions de kilogrammes les semences n’en ont produit qu’environs onze cent cinquante mille. Plusieurs causes ont amené ce résultat. D’abord, la betterave n’a pas été partout bien cultivée. Etant dans beaucoup de départements l’objet d’une culture nouvelle, on n’a mis, dans cette culture, ni les lumières, ni les soins nécessaires pour la faire prospérer, ensuite beaucoup de fabricants ont employé des procédés d’extraction du sucre, déféctueux ou imparfaits. Enfin l’hiver prématuré et la rigueur de la saison ont fait geler beaucoup de betteraves et ont ainsi occasionné le perte d’une quantité assez considérable de racines. Quoique l’attente n’ait pas été complètement remplie on auroit tort de douter des succès de la nouvelles industrie. C’est beaucoup d’avoir obtenu plus de deux millions trois cent mille livres d’une matières qui au prix moyen de 2 fr. 50 c. a créee une valeur de plus de cinq millions deux cent cinquante mille francs, sans compter ce qu’ont rendu les liqueurs et spiritueux extraites des mélasses, des mares et autres résidus de la betterave. Sur les 334 licences de fabrication délivrées en 1812, il n’a été formé que 158 sucreries. Si ces sucreries ont produit une valeur de plus de 5 250 000 fr. il en résulte qu’en calculant les dépenses de leur formation à 40.000 fr. l’une dans l’autre, les frais de premier établissement se trouvent à peu-près remboursés. Un pareil résultat donne la certitude que dans un très petit nombre d’années, nous fabriquerons tout le sucre que nous consommons. On trouvera cette opinion très fondée si l’on considère que le nombre des fabriques est dans une progression croissante d’année en année. En 1813, il n’a été que de 158, il sera en 1814 de 209 qui fabriqueront au moins 3.200.000 kilogrammes (Voir l’apperçu sur la quantité de sucre qu’on obtiendra de 1813 à 1814. № 7). Tous les entrepreneurs ont reconnu la nécessité de cultiver eux-mêmes la betterave, afin d’avoir l’espèce qui produit le plus de sucre. L’année dernière, j’envoyai le sieur Bonmatin dans les départements où il y a le plus de fabriques en le chargeant de répandre la connaissance du procédé d’extraction dont il est l’inventeur. Ses conseils et son expérience ayant été utiles à beaucoup de fabricants, je me propose de nommer un nouveau commissaire, je ne suis pas encore fixé sur l’individu auquel je confierai la mission, je tacherai de faire porter mon choix sur un homme habile et qui ayant travaillé dans une fabrique réunisse la théorie à la pratique.

Выпускные данные

Тарле Евгений Викторович

Собрание сочинений, т. III

Составители:

А. В. Паевская и А. Г. Чернов

Редактор издательства К. А. Гусева Оформление художника Я. А. Себельникова Технический редактор Г. Я. Шевченко

РИСО АН СССР № 24–2В. Сдано в набор 26|Х 1957 г. Подписано к печати 13/I 1958 г. Формат 60Х92 1/16. Печ. л. 41 +2 вкл. Уч. — изд. л. 41,7 Тираж 30 000 экз. Изд. № 2497. Тип. ван. № 2211 Цена 20 р.

Издательство Академии наук СССР.

Москва Б-64, Подсосенский пер., 21

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2-я типография Издательства АН СССР.

Москва Г-99, Шубинский пер, 10