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Alors l’homme de Gros-Moignon se fait son propre avocat. Plaide pour la nature souveraine. Dit que rien n’est impossible à l’animal qu’on est. L’orifesse est, tu sais quoi, Benoît ? Ex-ten-si-ble ! Il va le démontrer, le prouver ! Pour commencer il préparera le terrain. Pas d’oléagineux à dispose ? Et alors ? À la guerre comme à la guerre, Albert. Il existe d’autres moyens de lubrification. Il a des ressources, le corps humain, Firmin ! Tiens, vise un peu, Ninette, si, à l’issue de cette minette de veau y aurait pas déjà de l’élasticité dans les tissus ! Et après la récupération de la moutarde étalée sur son sandouiche, dont il oint la tronche de son zob, tu vas pas nous dire que ça ne donne pas de l’aisance aux entournures, Arthur !

« Ah ! brigande, tu le comprends, maintenant, que la gagne est pas loin. T’as juste besoin d’un petit coup de courage pour laisser passer la tête du convoi. Ce sera n’ensute l’affaire de deux-trois allers et retours et mister Frifri sera devenu à peu près opérationnel.

« De quoi-ce ? Ça te brûle biscotte la moutarde ? Dame, c’est de l’Amora extra-forte ; alors, fatalement, elle n’se laisse pas oublier. Dis-toi simp’ment que si ça t’est agréable, dans la clape, pourquoive pas dans la moniche ? C’est l’idée qu’on s’en fait, ma jolie. Tu constates l’à quel point je force les feux, ’aintenant, ma gosse ? J’t’vas surchauffer n’à c’point le baigneur qu’tu croireras que j’m’ai enduisé d’crème Chantilly. Ah ! t’arrives à composition, non ? Si la vieille morue bêcheuse s’rait encore laguche, av’c sa fifille, elle voudrait sa part d’bonheur, tu parilles ? C’est toujours les plus rouscailleuses qu’enlèvent leur culotte quand ça se met à terpréter « Siphon sur Bien mal acquis ».

« Youyouille ! Crispe-toi pas si fort, la Belgium, tu m’étrangles la collerette à milord ! Le coup du casse-noisettes, je déteste pas, mais n’à c’point, c’t’un peu beaucoup ! Tu m’étouffes les roustons, poupée ! J’ai la tringle prise dans un engrenage. Détends-toi, beauté, rilaxe à mort qu’autrement sinon tu m’cigognes l’andouille de Vire. Calmos, poulette. On vaque de la moule. On n’panique pas ! C’est tout bon. Laisse-moive vagabonder du Nautilus. C’est pour ton panoche, ma jolie.

« Ça y est, j’sens qu’ t’assagis d’la chattoune. C’est l’bonheur en culotte d’v’lours qui se pointe. Bath, non ? Tu piges, n’en plus, comme le train arrange nos transports, si on peut dire ? C’balançage, c’est pas un rêve, chérie ?

« Qui c’est qui toque à la lourde ? L’contrôleur ? Qu’est-ce y nous fait chier ? Y veuille nos biftons ? Donne-lui-les-lui, Sana. Qù qu’est l’tien, ma frivole ? Dans, ton sac. Tu permesses que mon pote l’prisse ? Ça m’éviterera d’défourrer. Attends, j’écarquille les pans d’mon lardeuss, manière d’t’placarder l’joufflu.

« Voilà ! Bonjour, contrôleur ! Alors, ça contrôle dur ? Voiliez, je tire la cramp’ à médème qu’est sujette. Si on la masserait pas, elle évanouirait tant tell’ment la douleur est douloureuse. Tu sens qu’ ça passe, ma biche ? Comment ? Non ? Ça vient, n’au contraire ? Freine, ma gosse ! Y a l’contrôleur ! Et y n’en finit pas d’poinçonner, ce glandu ! C’est pour dire d’attarder ! Un mateur, j’en étais sûr ! Av’c ce pif pointu et ses yeux en trous d’pine, fallait s’y attend’. C’est des mecs qu’ont rien à branler, alors tu penses si y s’régalent !

« Oh ! putain d’merde, glapis pas d’la sorte, on croirerait une pintade qu’a r’nouché l’renard. Tu dis quoi ou qu’est-ce ? Articule, vérole ! Tu peux plus t’retiendre ? Bon, ben, qu’est-ce tu veuilles qu’ j’te dise, la grande, à l’impossib’ nul n’est t’nu : vas-y, ma poule, mayonnaise tout ton chien d’soûl ! Ces choses-là, c’est la nature qu’éguesige. Dedieu, c’te frénétiqu’rie, la vioque ! Et la v’là qu’hurle en belge. C’est flattant d’faire jouir une frangine dans un’ langue étrangère ! Mais é va nous faire dérailler, à trémoler du fion pareillement ! La Babiola la verrerrait, é dégoupillerait son chapelet d’urgence. « R’cule pas commak, on va s’retrouvever dans l’couloir ! Ferme la porte, Tonio ! Y l’a joué cassos, l’officier-poinçonneur ? Moui ? Bon vent ! Tu parles d’un polisson ! Faudrait lui interpréter toute la partition d’moule à paf sans rater une note, c’drôlet !

« Youye : v’là ma princesse qui nous fait sa grande scène d’la rondelle en flammes ! Va y avoir d’la surchauffe dans l’manche à balai. Ma parole, é m’bouffe la matraque av’c son réchaud à gaz ! Vise, Antoine ! Vise un peu : on s’jurerait dans un dessin animé. Tu vois plus son prose, tant tell’ment qu’y l’est endiablé. Ah ! l’est pas feignante d’l’écrou, la compatriote à Brel ! On y a posé un’ dynamo dans l’fond’ment, c’est pas possib’, sinon ! T’as mordu la manière qu’elle tourbillonne d’l’armoire normande ? On lui distingue plus les varices, non plus qu’les vergetures ni les bourrelets. La vitesse qui l’embellit, c’te petite mère !

« Putain, c’te gueulée qu’é pousse ! Chante, Antoine, chante fort pour couvrerir son panard ! Une tyrolienne, j’aimerais, des vocabulises, l’grand air d’Lacné, grouille ! Pourvuve qu’a pas un con qui nous tire la sonnette d’alarme, si ça s’trouverait ! T’as toujours des chiasseux partout qu’effrayent d’un rien. Des moudus qu’est prêts à paniquer.

« Là, voilà, la belle s’calme. É défaillance de trop d’panard. Assoye-toi, ma poule. Occupe-toi pas d’mon plaisir, j’ai l’gland en surchauffe, j’m’mettrerai à jour plus tard, av’c une autre. T’es toute pâlotte, ma loute. Trop d’intensification, hé ? Sans compter qu’ t’es p’t’être cardiologue, mahousse comm’ j’te voye. T’faudrait consulter un espécialisse.

« Attends, j’vais baisser la fnêtre… Merderie ! L’est fisque ! D’nos jours qu’on climatiste à outrance, tu n’respires plus qu’ d’l’air en conserve. Détends-toive bien, la Belgiume. C’est beau une gonzesse qui vient de morfler du chibre, même quand s’agit d’une grosse viandeuse flamande. La nature, c’est toujours bioutifoule. Faut savoir la contempler. Ma fibre poétesse qui m’emporte. Si j’serais été moins gros av’c d’l’instruction, j’écriverais des vers, kif l’père Hugo.

« La v’là qui s’endort su’ son big panard. Faut dire que j’y ai pas été de queue-morte ! T’as admiré c’t’trousserie giante, Sana ? L’est épuisée par mon embroque, la dondon. Tu voyes, grand, n’à m’sure qu’ l’temps passe, j’apprécille plus d’faire reluire qu’ d’reluire moi-même. Aut’ fois, j’avais qu’l’ soucille d’tremper et d’déflaquer en Chronopost.

M’vider les saccohes à paf, c’est la seule chose dont j’étais intéressé. Au plus ça allait vite, au mieux j’m’sentais. Le panard de la copine, j’en avais stristement rien à foutre. Qu’é restasse en rideau av’c l’escarguinche tout déconfituré m’laissait en différent.

« Et pis, v’là que son fade à ma partenaire s’est mis à m’captiver. « J’prends un malin plaisir à c’qu’é trempasse sa culotte Petit Barlu avant l’entrée de mon gladiateur. D’abord ça facilite les r’lations consexuelles, mais n’en outr’ ça crée la bonne ambiance ; sans parler qu’avec mon féroce calibre, j’ai intérêt à c’qu’on s’fréquente à marée haute ! Car si c’est chouette d’avoir une rapière grosse comme le bras, ça crée parfois des problèmes. Tu l’sais, m’est arrivé d’tomber su’ des frangines pas spacieuses du corridor qui n’sont jamais arrivevées à m’admett’.

« Enfin, c’est la vie : qu’on l’aye mastoque ou chipolateuse, ce qui compte c’est d’pouvoir s’en servir. »

Il feule Bengale, loufe caserne et s’endort sans avoir refermé sa braguette à grand spectacle.

Je ressasse ces péripéties ferrovieuses en gagnant le Bois de la Cambre.