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22 avril. - L'armée sous-marine reste en rade de Mozambique sur les frégates sous-marines à fleur d'eau; elle a porté ses avant-postes à six lieues au large. Sur le premier renflement des côtes, par douze mètres de profondeur, de fortes patrouilles éclairent les passes et des avisos sous-marins poussent des reconnaissances au loin; au premier signal les forces sous-marines pourront se porter sur le point menacé.

Aujourd'hl'i. — Tout le monde sous les armes, à la prussieune ! mode charmante, délicieuse, admiral>le, le comble du Progrès, le couronnement de la Civilisation. Les grands hommes politiques à la mode du jour rêvent la mobilisation des papas, des myopes, des malades, des séminaristes et des bataillons scolaires.

23 avril, 7 heures du matin. — Un télégramme apporte la déclaration de guerre de l'Australie.

7 h. 50. — Une série de détonations épouvantables éclate au large de la rade de Mozam-BicoViLLE; des gerbes d'eau s'élancent à des hauteurs inouïes et dessinent nettement trois lignes de conflagration. Ce sont les torpilles qui sautent. L'ingénieur maréchal Blick, au retour d'une reconnaissance nocturne dans son ballon amiral, a failli être atteint, à 300 mètres d'altitude, par une colonne d'eau et des débris de roches.

L'attaque des Australiens a suivi de bien près la déclaration de guerre. Les ingénieurs mozambiquois étaient tranquilles, les dépêches de la flotte aérienne d'observation sur les côtes australiennes annonçaient simplement une concentration de troupes à Melbourne et dans quelques ports.

Le gouvernement australien, décidé à la guerre, avait très secrètement fait partir une forte division sous-marine,avant même l'envoi

AuTHKKois. — Modèle d'allocution militaire : Un colonel de mousquetaire à ses hommes:

« Messieurs, l'affaire sera rude, tant mieux, nous n'en aurons que plus de plaisir à le raconter à nos maîtresses I » de sa première note. A l'heure même où la déclaration de guerre parvenait à Mozambico-Ville, le commandant du corps sous-marin australien recevait ses instructions par un fil spécial rattaché au premier îlot télégraphique international du canal de Mozambique. Six volontaires, commandés par l'ingénieur électricien Pipermann, se glissaient dans la chaloupe torpilleuse l'Eloiipille à travers les postes ennemis, renversant par une décharge électrique, une patrouille mozambiquoise, et venaient attacher une communication électrique au fil reliant les trois systèmes de torpilles à la côte.

Prévenu aussitôt, l'amiral australien, sacrifiant, pour ne pas risquer de perdre son heureuse chance, les braves de l'El ou pille, fi^ jouer

La Guerre d'autrefois: Un siège.— Certahienient. ce n'c'tait pas un jeu, les boulets élaient en vrai, mais ça ne manquait pas de pittoresque. Ouverture de la tranchée à grand spectacle, intermèdes variés et apothéose finale à l'assaut.

sa batterie électrique. Toutes les torpilles disséminées sur vingt lieues de longueur, sautèrent d'un seul coup. Deux frégates et huit avisos sous-marins, surpris par l'immense conflagration, périrent, ainsi que quarante ou cinquante navires de commerce appartenant pour la plupart aux nations neutres.

23 auril. — Complications dans le sud. L'escadre australienne de l'Atlantique que l'on croyait en Amérique vient, au mépris du droit des gens et des traités, de jeter un corps de troupes sur le territoire neutre de la Cafrerie.

Porl-Nalal a été enlevé par une surprise nocturne. Les troupes cafres n'ont opposé qu'une faible résistance, et le roi Nélusko III s'est contenté de protester par iine note adressée au corps diplomatique. Les Australiens,

AtJouKO'Hti. — l'iir le lliuic )(auclie, en avant, marche!

arguant de liens d'origine entre les fondateurs de l'ancienne colonie anglaise Port-Natal et l'Australie, ont proclamé l'annexion de la Cafrerie à l'Australie, tout en annonçant l'intention de respecter les droits deNélusko III s'il se résigne franchement à reconnaître la suzeraineté de la puissante Australie.

Cette conquête soudaine de la Cafrerie donne aux Australiens une excellente base d'opérations et leur livre la clef des voies ferrées du Sud-Oriental africain, du Tombouctou-Congo-Cap et de tout le réseau mozambiquois.

Les hommes d'Etat du Mozambique voient maintenant le danger que présentent pour leurs voisins les petits pays neutres, trop faibles pour faire au besoin respecter leur neutralité par les nations trop puissantes et surtout trop peu scrupuleuses.

Locomotives blindées, de route ou de raiiway, enveloppées par l'ennemi, se'formant sous le feu en forteresse régulière.

2i aoril. — Les Australiens ont déjà reçu des renforts à Port-Natal par voie sous-marine. Les looomotives de guerre des Cafres, garnies de troupes australiennes, ont franchi la frontière mozambiquoise et se sont emparées des passes des montagnes après un vif combat.

Six cent mille Australiens ont quitté Melbourne la nuit dernière par voie maritime, sous-marine et aérienne. L'ingénieur maréchal Blick a rallié tous ses corps d'armée pour faire face à l'ennemi. Les premiers revers, loin d'abattre !e courage des Mozambiquois, surexcitent au contraire l'ardeur guerrière des ingénieurs et des soldats.

25 avril. — Mauvaises nouvelles du Sud. Les locomotives australiennes poursuivent leurs avantages; écrasant sous leur nombre les

Opérations sous-mabinis

Les nottes sous-marines australiennes et mozanibiquoises s'abordent à 50 mètres de profondeur.

Les éperons des cuirassés australiens Ianc4:sà toute vitesse parles propulseurs électriques pénètrent i travers les plaques de blindage et coulent 12 navires ; mais les braves torpilleurs sous-marins du Mozambique réussissent, par d'habiles manœuvres, à faire sauter une partie de la flotte ennemie.

quelques forteresses roulantes espacées sur la frontière dégarnie, elles ont gagné les grandes plaines et précipité leur marche sur les routes et les voies ferrées, vers les passes du Monomotapa. Leur objectif est Zumbo sur le Zambèze, point de jonction du Tomboucloii-Congo-Cap avec les grandes lignes inozambiquoises des lacs.

L'ingénieur maréchal Blick est parti à leur rencontre avec 800 blockhaus roulants, 150.000 hommes d'infanterie de railvvay et une forte division aérienne.

De son côté, l'ingénieur-général Coloquintos avec un superbe corps sous-marin remonte le Zambèze sur une flottille sous-marine, pour concourir à la défense des lignes du Zambèze.

Inuémrl'rCapitaink de ballon a-son poste de combat. L'Ingénieur, coifTé du casque ù lorgnette, dirige de sa dunette blindée tous les mouvements de son aérostat, commande électriquement le feu et la manœuvre, et fait jouer s'il y a lieu les grappins à torpilles.

BATAILLE DE ZUMBO

2i ai;r/7. — Les Australiens, arrêtés pendant la nuit par les fusées-torpilles de l'escadre aérienne, ont pris vers quatre heures du matin l'offensive avec vigueur. La grande masse des blockhaus roulants s'est lancée sur les forteresses roulantes des Mozambiquois, malgré le feu épouvantable vomi par les six cents pièces de l'artillerie de railway et les deux ou trois cents pompes à mitraille de l'escadre aérienne.

L'aile droite des Australiens fut en moins de vingt minutes culbutée et presque pulvérisée; mais une division de blockhaus de réserve, conduite par l'adjudant ingénieur Flashurst. le savant professeur de l'Université militaire de Melbourne, remplaça les locomotives détruites et aborda vigoureusement les Mozambiquois haletants sous le feu et très avariés