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9 mai. — L'Assemblée nationale mozambiquoise a repoussé les prétentions de l'ennemi.

10 mai. —Retour offensif des Mozambiquois. Les Australiens, confiants dans leur victoire, n'ayant pas gardé le contact de l'ennemi, ont été surpris au milieu d'un brouillard asphyxiant et bousculés sur les positions prises par eux l'avant-veille. La victoire est essentiellement changeante. Les ex-vainqueurs ont perdu 900 forteresses roulantes et 290.000 hommes en quatre heures. Les Blackrifles, régiments nègres du

O /Bimjrr^ Mozambique, ont lutté d'héroïsme

avec les régiments blancs et mulâtres.

11 mai.— Les Autraliens battent en retraite. Le corps sous-marin qui avait remonté le Zambèze, cerné dans un des réservoirs du fleuve mis à sec par la levée des écluses, a été obligé de se rendre après un vif combat.

12 mai. — Les torpilleurs mozambiquois emmenés par l'escadre

Aujourd'hui. — L'ennemi à trois lieues, on ne voit rien, pas le moindre agrément, rien qu'une pluie d'obus de tous les calibres contre lesquels il n'est pas de parapluie.

aérienne ont réussira devancer les colonnes ennemies dans leur retraite. Les torpilles volantes et les fusées électriques détruisent à Topambas plus de trois cents locomotives de guerre avec leurs équipages.

Aujourd'hui. — Avec les instruments de précision à très longue portée, plus le moindre attrait à ce genre de divertissement. Kien que l'anxiété nerveuse des bombardements.

19 mai. — Les Australiens comptent se retrancher à Mozambico-Ville et tenir en attendant la paix ou des renforts. Un corps de deux cent mille Mozambiquois s'est embarqué sur les gros transports de ia flotte sous-marine et sur les aéronefs de charge pour l'Australie.

30 mai. — Bombardement etasphjrxie de Melbourne. Les Australiens demandent à traiter. Signature d'un armistice.

2juin. — Un congrès va se réunir pour traiter les conditions de paix.

Bombardement et asphyxie de Melbourne

Quelques Croquis de Guerre

JADIS ET AUJOURD'HUI

AUJOUItD HIII

l.E VRAI NÈGRE c'est l'Européen! Qu'on le passe au cirage !

T3'rannisé delà naissance au sevrage par sa nourrice, du sevrage à 20 ans par le bataillon scolaire, de '20 à 35 par son caporal, ensuite par sa femme, son député, sa belle-mère et son gouver-pement, il n'a de tranquillité véritable que lorsqu'il est tombé en enfance.

Demain. Famille d'Européens allant dîner en ville en 1915. C'est tout à fait l'Age d'or qui commence; non content de se vitrioler, de se révolveriseravec entrain dans la vie privée,l'Européen, de plus en plus doux et civilisé, éprouve de temps en temps le besoin de se fusiller, canonner et obuser. Demain sans doute on se scalpera. Les maisons seront blindées et fortifiées, le sentier de la guerre restera toujours ouvert, les distractions seront nombreuses et variées: embuscades, expéditions, sacs, bombardements, explosions et autres petites surprises.

(La Caricature, 8 Décembre 1883).

QUELQUES CROQUIS DE GUERRE

Extraits de LA VIE ÉLECTRIQUE (1890). suite du XX' SIÈCLE (1883)

Ehins la Vie Electrique il ne s'agit que de grandes manœuvres. Le héros du roman, Georges Lorris, lieutenant dans l'artillerie chimique, en voyage de flançailles, en Bretagne, reçoit tout à coup un pbonogramme d'appel pour manœuvres non prévues.

MtNISTÈRE DE LA GUERRE

XII* Corps d'Armée — Réserve

Essai de mobilisation et manœuvres extraordinaires

Artillerie Chimique et corps médical offensif, torpilleurs à vapeurs délétères, pompistes et torpédistes aériens sont convoqués du 12 au 19 août.

ORDRE D'APPEL

Le capitaine Georges Lorris, de la 17* batterie du 8* régiment d'artilleri chimique, se rendra le 12 août, à 5 heures du matin, à Chateaulin, au Dépôt chimique militaire, pour prendre le commandement de sa batterie.

Et Georges Lorris doit rejoindre son corps, abandonnant sa fiancée, qui toutefois a la douce satisfaction de le deviner, sous le casque à tampon relié à un réservoir d'oxygène, défilant à la tète de sa batterie du 8' chimistes.

Beaux soldats, uniformes élégants, mais pas de sabres. On ne se sert plus guère sur les champs de bataille de ces instruments encombrants, de si peu d'eflet. Par Bellone, nous avons beaucoup mieux que ces glaives, bons tout au plus à découp<;r les gigots en garnison.

Nous avons beaucoup mieux, certes, avec notre joli catalogued'explo-sifs variés, qui commencent, il est vrai, à se démoder un peu. Ne possédons-nous pas la série des gaz asphyxiants ou paralysants, commode à envoyer par tubes à petites distances ou par obus légers, simples bonbonnes facilement dirigées à 30 ou 40 kilomètres de nos canons électriques 1 Et VArtillerie miasmatique du corps médical offensif ! Elle est en train de s'organiser, mais ses redoutables boîtes à miasmes et ses obus à microbes variés commencent à être appréciés.

Ah oui ! nous avons mieux que l'antique coupe-choux, mieux que tous les instruments perforants et contondants qui, pendant tant de siècles, furent les principaux outils des batailles ! Quelques espiits chagrins, contempteurs du progrès, osent les regretter et prétendent que ces merveilles de la Science appliquées à la guerre, ont tué la Vaillance et supprimé cette belle poussée du cœur qui jetait les hommes en avant

Les Bombardes roulantes.

sur l'ennemi, dans la lutte ardente et loyale. D'après eux, feu LE COURAGE MILITAIRE, inutile et impuissant désormais, se trouve remplacé par une résignation fataliste, par la passivité des cibles..

Les armées d'aujourd'hui sont des organismes extraordinairement compliqués, dont tous les rouages et ressorts doivent marcher avec une sûreté et une précision absolues. Pour que la machine fonctionne convenablement il faut que tous les éléments qui la constituent, tous les accessoires divers s'emboîtent avec la plus grande régularité, sans à-coup ni frottement.

Il le faut bien, hélas 1 et maintenant plus que jamais 1 Le Progrès qui, d'après les suppositions de nos bons rêveurs des siècles passés, devait, dans sa marche triomphale à travers les civilisations, tout améliorer.

hommes et institutions, et Faire à jamais régner la Paix universelle, le Progrèsayant multiplié les contacts entre les nations ainsi que les conflits d'intérêts, a multiplie tle même les causes et les occasions de guerre.

Les mœurs, les habitudes, les idées d'aujourd'hui, enfin, diffèrent des idées d'autrefois autant que le monde politique, en sa constitution actuelle, diffère du monde politique de jadis. Qu'était ce que la petite Europe du xix' siècle, régentant les continents de par la puissance que

K Gl KRHB MlASMATlQIE

Organisation du Corps médical ofTensir.— Concentration des miasmes et leur emploi généralisé dans les opérations militaires.

lui fournissaient ses Sciences — à l'état embryonnaire pourtant, mais dont elle seule monopolisait la possession? L'Europe seule comptait. Maintenant, la Science s'étant, comme un flot d'inondation, répandue également sur toute la surface du (îlobe, a mis tous les peuples au même niveau, ou à peu près, aussi bien les vieilles nations méprisées de l'Asie que le» peuples tout jeunes (nés de quelques douzaines d'émigrants ou d'un noyau de convicts et d'outlàws) dans les solitudes lointaines des Océans. Maintenant loutl'Univers compte, car il possède les mêmes explosifs, les mêmes engins perfectionnés, les mêmes moyens pour' l'attaque et la défense.

Les idées n'ont pas moins changé, ô rêveurs de l'Universel Embrasse-inent entre les peuples, doux utopistes, innocents et naïfs historiens qui flétrissiez les violences d'autrefois, aussi bien les guerres de conquêtes entreprises par quelque prince ambitieux en vue d'arrondir ses Etats avec quelques méchantes bribes de provinces, que les guerres allumées par la Vanité des Nations, sans motifs intéressés, uniquement pour établir la suprématie d'une race sur une autre.