2 Щиколотка, по московскому наречию щиколка.
3 Так называют себя некоторые иллирийские раскольники.
4 Фаланга, палочные удары по пяткам.
5 Радивой никогда не имел этого сана; и все члены королевского семейства истреблены были султаном.
6 Кафтан, обыкновенный подарок султанов.
7 Анахронизм.
8 Трогательный обычай братования, у сербов и других западных славян, освящается духовными обрядами.
9 Неизвестно, к какому происшествию относится эта песня.
10 Потеря сражения приписывается далматам, ненавистным для влахов.
11 Жиды в турецких областях суть вечные предметы гонения и ненависти. Во время войны им доставалось от мусульман и христиан. Участь их, замечает В. Скотт, походит на участь летучей рыбы.— Мериме.
12 Банялука, прежняя столица Боснийского пашалыка.
13 Селихтар, меченосец.
14 Все народы почитали жабу ядовитым животным.
15 Мицкевич перевел и украсил эту песню.
16 Гайдук, глава, начальник. Гайдуки не имеют пристанища и живут разбоями.
17 Западные славяне верят существованию упырей (vampire). См. песню о Марке Якубовиче.
18 Мериме поместил в начале своей Guzla известие о старом гусляре Иакинфе Маглановиче; неизвестно, существовал ли он когда-нибудь; но статья его биографа имеет необыкновенную прелесть оригинальности и правдоподобия. Книга Мериме редка, и читатели, думаю, с удовольствием найдут здесь жизнеописание славянина-поэта.
Notice sur Hyacinthe Maglanovich.
Hyacinthe Maglanovich est le seul joueur de guzla que j'aie vu, qui fût aussi poète; car la plupart ne font que répéter d'anciennes chansons, ou tout au plus ne composent que des pastiches en prenant vingt vers d'une ballade, autant d'une autre, et liant le tout au moyen de mauvais vers de leur façon.
Notre poète est né à Zuonigrad, comme il le dit lui-même dans sa ballade intitulée L'Aubépine de Veliko. Il était fils d'un cordonnier, et ses parents ne semblent pas s'être donné beaucoup de mal pour son éducation, car il ne sait ni lire ni écrire. A l'âge de huit ans il fut enlevé par des Tchingénehs ou Bohémiens. Ces gens le menèrent en Bosnie, où ils lui apprirent leurs tours et le convertirent sans peine à l'islamisme, qu'ils professent pour la plupart [17]. Un ayan ou maire de Livno le tira de leurs mains et le prit à son service, ou il passa quelques années.
Il avait quinze ans, quand un moine catholique réussit à le convertir au christianisme, au risque de se faire empaler s'il était découvert; car les Turcs n'encouragent point les travaux des missionnaires. Le jeune Hyacinthe n'eut pas de peine à se décider à quitter un maître assez dur, comme sont la plupart des Bosniaques; mais, en se sauvant de sa maison, il voulut tirer vengeance de ses mauvais traitements. Profitant d'une nuit orageuse, il sortit de Livno, emportant une pelisse et le sabre de son maître, avec quelques sequins qu'il put dérober. Le moine, qui l'avait rebaptisé, l'accompagna dans sa fuite, que peutêtre il avait conseillée.
De Livno à Scign en Dalmatie il n'y a qu'une douzaine de lieuers. Les fugitifs s'y trouvèrent bientôt sous la protection du gouvernement vénitien et à l'abri des poursuites de l'ayan. Ce fut dans cette ville que Maglanovich fit sa première chanson: il célébra sa fuite dans une ballade, qui trouva quelques admirateurs et qui commença sa réputation [18].
Mais il était sans ressources d'ailleurs pour subsister, et la nature lui avait donné peu de goût pour le travail. Grâce à l'hospitalité morlaque, il vécut quelque temps de la charité des habitants des campagnes, payant son écot en chantant sur la guzla quelque vieille romance qu'il savait, par coeur. Bientôt il en composa lui-même pour des mariages et des enterrements, et sut si bien se rendre nécessaire, qu'il n'y avait pas de bonne fête si Maglanovich et sa guzla n'en étaient pas.
Il vivait ainsi dans les environs de Scign, se souciant fort peu de ses parents, dont il ignore encore le destin, car il n'a jamais été à Zuonigrad depuis son enlèvement.
A vingt-cinq ans c'était un beau jeune homme, fort, adroit, bon chasseur et de plus poète et musicien célèbre; il était bien vu de tout le monde, et surtout des jeunes filles. Celle qu'il préférait se nommait Marie et était fille d'un riche morlaque, nommé Zlarinovich. Il gagna facilement son affection et, suivant la coutume, il l'enléva. Il avait pour rival une espèce de seigneur du pays, nommé Uglian, lequel eut connaissance de l'enlèvement projeté. Dans les moeurs illyriennes l'amant dédaigné se console facilement et n'en fait pas plus mauvaise mine à son rival heureux; mais cet Uglian s'avisa d'être jaloux et voulut mettre obstacle au bonheur de Maglanovich. La nuit de l'enlèvement, il parut accompagné de deux de ses domestiques, au moment où Marie était déjà montée sur un cheval et prête à suivre son amant. Uglian leur cria de s'arrêter d'une voix menaçante. Les deux rivaux étaient armés suivant l'usage. Maglanovich tira le premier et tua le seigneur Uglian. S'il avait eu une famille, elle aurait épousé sa querelle, et il n'aurait pas quitté le pays pour si peu de chose; mais il était sans parents pour l'aider, et il restait seul exposé à la vengeance de toute la famille du mort. Il prit son parti promptement et s'enfuit avec sa femme dans les montagnes, où il s'associa avec des heyduques [19].
18
J'ai fait de vains éfforts pour me la procurer. Maglanovich lui-même l'avait oubliée, ou peut-être eut-il honte de me réciter son premier essai dans la poésie.