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Кажется, в Италии холера не столь свирепа, как утверждают газеты. Завтра Жюли едет туда, а на прошлой неделе она получила ещё письма, где ей сообщают, что никакой опасности нет, а в Милане превосходное санитарное состояние. Полагаю, вы встретитесь с нею, она, должно быть, некоторое время пробудет в Вене, да и вы, наверное, не устоите против желания провести там несколько недель. Это ведь давняя ваша пассия, а мы, как поётся в песне, всегда возвращаемся к первой любви.

Кстати о любви: хорошо бы, если бы вы оказались в Сульце в одно время с моими кузинами из Бургундии. Они прелестны, одною из них я был увлечён пылко, навсегда и столь страстно, что родители хотели отправить её в монастырь, но передумали, выдали за какого-то болвана и правильно сделали.

Относительно подарков из ваших странствий — вот чего мне хочется, раз вы позволяете выбирать: вас — как можно скорее, в хорошем настроении и, особенно, самочувствии, о котором во всех письмах справляется мадам Сухозанет[73], правда, она заблуждается, говоря, будто я не люблю её невестку[74].

Вот видите, драгоценный друг мой, я держу слово, и письмо моё пустое, как я и обещал в начале, но, не будь у меня огромного желания сказать, что я обнимаю и люблю вас всей душой, я, конечно, писать не стал бы.

Всецело преданный вам

Дантес

NB. Через несколько дней напишу снова.

Пушкин в это время собирался в Михайловское, куда и отправился через два дня, 7 сентября, намереваясь провести там всю осень, но уже 20 сентября выехал в Петербург. Екатерина Николаевна пишет в письме брату Дмитрию 1 ноября 1835 года: «Пушкин две недели тому назад вернулся из своего Псковского поместья, куда ездил работать и откуда приехал раньше, чем предполагал, потому что он рассчитывал пробыть там три месяца; это очень устроило бы их дела, тогда как теперь он ничего не сделал и эта зима будет для них не лёгкой». (Вокруг Пушкина. С. 228.)

XI

[sans date]

[il manque le début de la lettre]

[…]Le principal, c'était d'obtenir la permission du Roi de me donner votre nom, et comme vous ne luiavez jamais rien demandé, il vous accordera cette faveur, d'autant plus que vous vous contentez d'une récompense pour vos services qui ne lui coûtera rien, et il est rare de trouver des supérieurs, seraient-ils même princes, qui n'aiment à s'acquitter à ce prix des services qu'on leur a rendus.

La noce de notre ami Marchinko s'est terminée hier et a été célébrée à l'église de Malte. Sa femme est catholique. Il y avait foule pour voir la cérémonie; quant au marié, il a joué de malheur car au moment le plus pathétique de l'exorde du prêtre il a eu le talent d'exciter un rire général. Je ne sais si vous ignorez la formule du mariage, mais ordinairement le prêtre dit d'avance mot pour mot ce que vous devez dire vous-même, et il commence par votre nom de baptême, et malheureusement Marchinko s'appelle Jean. Vous allez voir le quiproquo que cela lui fit faire; quand le prêtre eut dit: "moi Jean", l'épouseur, sans lui donner le temps de le reprendre continue avec un timbre de voix et une fermeté à désoler tous ses amis: "moi, gentilhomme de la chambre de Sa M[ajesté] E[mpereur] de toutes les Russies et Roi de Pologne, je promets…" Enfin, le prêtre eut toutes les peines du monde à l'arrêter et à lui expliquer qu'il se trompait et que ce n'était pas de ses titres et grades que l'on voulait, mais tout simplement de son nom de baptême, et il le fit recommencer. Vous pouvez penser s'il en a été question en ville le soir même dans tous les salons, et les mauvaises langues prétendaient que c'était une grande délicatesse de sa part de se montrer dès le premier jour à sa femme tel qu'elle devait le conserver toujours; c'est-à-dire, bête et vain. Il n'y eut que la bonne Elisa (qui parle du nez plus que jamais) qui prit sa défense et qui déclara qu'un homme qui avait le coeur aussi sensible que Marchinko et aussi susceptible de fortes impressions devait naturellement perdre la tête en pareille occasion; quant à elle, qui ne perd jamais la sienne, elle revient d'un pèlerinage chez le Saint que l'Empereur a fait l'année dernière. Vous voyez qu'elle n'oublie jamais rien pour conserver les bonnes grâces de son Souverain et vraiment quand on suit cette femme et que l'on voit qu'elle ne peut faire une action sans qu'il y eut un but d'ambition et d'intrigue cela devient révoltant.

Le pauvre diable de Platonoff est dans un état depuis trois semaines qui fait de la peine, il est tellement amoureux de la petite princesse B. qu'il s'est renfermé chez lui, qu'il ne veut voir personne, pas même ses parents. Car il refuse sa porte à son frère et à sa sœur. Il prétexte une grande maladie: cette conduite m'étonne pour un garçon d'esprit, car il est amoureux comme on nous représente les héros des romans. Ceux-ci je les comprends parfaitement puisque il faut bien inventer quelque chose pour remplir les pages; mais pour un homme qui a du bon sens, c'est de la dernière extravagance; j'espère qu'il mettra bientôt un terme à ses folies et qu'il nous sera rendu, car moi il me manque beaucoup.

Vous voyez au reste, mon cher, [que] quoi qu'au nord le sang y est excessivement chaud et que celui qui y arrive déjà dans cet état ne perd rien dans ce climat; vous allez en juger par le trait suivant. Le beau Paul vient d'obtenir un congé de 28 jours pour aller à la recherche de celui qui lui a enlevé le cœur de l'Istomina, pour se couper la gorge avec lui; c'est au moins ce qu'il dit. Il se trouve que ce n'est pas votre ami intime, La Ferrière, qui a été le séducteur comme je vous l'avais annoncé dans mon avant-dernière [lettre], mais c'est bien lui qui a reçu les soufflets qu'a distribués Paul; parce que il se trouve que l'infidélité a été consommée chez La Ferrière par un des amis de ce dernier qui venait d'arriver de Paris; mais en voilà bien d'une autre, après cette aventure, La Ferrière a refusé de jouer dans La courte de paille à moins que Gidienoff [n'] obtienne une lettre de Paul comme quoi il ne lui avait pas donné de soufflets; vous pensez bien quand un supérieur supplie, il obtient facilement, aussi Paul a-t-il publié et imprimé la lettre la plus bête qu'il est possible d'écrire et qui a été distribuée à domicile avec les affiches; je suis au désespoir d'avoir perdu celle que j'avais, je vous en aurais copié les passages les plus spirituels pour vous donner une idée des autres.

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73

Екатерина Александровна Сухозанет, урожд. княжна Белосельская-Белозерская (1804—1861) — жена генерала от артиллерии, генерал-адъютанта Ивана Онуфриевича Сухозанета (1788—1861), главного директора Пажеского корпуса и всех военно-учебных заведений. Он упомянут Пушкиным в дневниковых записях от 27 и 29 ноября 1833 г. как «человек запятнанный», с дурной репутацией, чьё назначение «в начальники всем корпусам» вызывает всеобщее осуждение (А.С. Пушкин. Полное собр. соч. в 17 тт. T. XII. М. — Л., 1949. С. 314—315).

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74

Невестка — жена сына или жена брата; в данном случае первое невозможно, т.к. Е.А. Сухозанет в 1835 г. всего тридцать один год, следовательно, Дантес имеет в виду княгиню Елену Павловну Белосельскую-Белозерскую, урождённую Бибикову, падчерицу графа А.Х. Бенкендорфа, жену брата Е.А. Сухозанет князя Эспера Александровича Белосельского-Белозерского (1802—1846), флигель-адъютанта и полковника лейб-гвардии Гусарского полка. Он написал какие-то «невинные», по выражению князя П.А. Вяземского, стихи на смерть Пушкина. Вместе с тем он и его супруга добивались снисхождения для Дантеса после дуэли с Пушкиным.